LAFARGE : Ebitda en baisse de 8% au deuxième trimestre

26/07/2013 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a réalisé au deuxième trimestre un résultat net part du groupe de 201 millions d'euros, à comparer avec 39 millions d'euros un an plus tôt. L'Ebitda du premier cimentier mondial est ressorti à 922 millions d'euros, en recul de 8% (-3% à périmètre et change constants). Le chiffre d'affaires a, lui, reculé de 3% à 4,112 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un résultat net de 204 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 4,13 milliards d'euros. "Le Groupe a plutôt bien résisté au deuxième trimestre, malgré un environnement défavorable. Les prix sont en hausse et les résultats de notre plan Performance et Innovation sont en ligne avec notre objectif de 650 millions d'euros d'EBITDA additionnel sur l'année", a commenté Bruno Lafont, PDG de Lafarge. A fin juin, l'endettement net du cimentier avait reculé de 5% à 11,881 milliards d'euros. En tenant compte de la vente de ses activités plâtre aux Etats-Unis récemment annoncée, Lafarge précise avoir sécurisé 1,5 milliard d'euros de cession depuis le début de 2012, dont 0,9 milliard d'euros seront perçus au second semestre. A propos de ses perspectives, le groupe prévoit une croissance de la demande de ciment comprise entre 0 et 3 % sur ses marchés en 2013 par rapport à 2012. Lafarge anticipait auparavant une hausse située entre 1 et 4% cette année. Lafarge ajoute que ses actions " Performance et Innovation " devraient permettre de générer 650 millions d'euros d'Ebitda additionnel sur l'année. Le groupe ambitionne enfin de ramener notre endettement net à moins de 10 milliards d'euros en 2013 et à moins de 9 milliards d'euros en 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton ; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : plus de 50 % du CA dans les pays émergents, n°1 au Moyen-Orient ; - Depuis 2012, réorganisation du groupe par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Succès du plan de réduction des coûts ; - Poursuite du désendettement après la cession de la majeure partie des activités plâtre en 2011 et de plusieurs actifs, en 2012 comme en 2013, au Royaume-Uni, en Ukraine et, dans les granulats, aux Etats-Unis ; - Capacité à imposer ses hausses de prix du ciment.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient, qui se traduit par un recul des facturations ; - Révision des dépenses d'infrastructures avec les plans d'austérité en Europe ; - Situation financière encore tendue ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment) ; - Démarrage poussif de l'activité en 2013 en raison d'une météo peu clémente et de difficultés persistantes de production en Russie ; - Limitation des investissements de capacité pouvant hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Maintien d'un risque d'abaissement de la note crédit, malgré les réductions de coût et le désendettement qui devra revenir sous les 10 milliards d'euros d'ici fin 2013 ; - Sensibilité à la parité euro/dollar ; - Potentiel de redressement jugé sous-estimé par certains analystes ; - Capacité à limiter la baisse des volumes en 2013 ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21 % du capital et, avec 14 %, le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La Fédération française du bâtiment et le syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne prévoient pas d'amélioration de la conjoncture cette année. La baisse de la consommation de ciment devrait même être encore plus prononcée en 2013 (-9%). La SFIC considère que le ciment importé de pays situés hors de l'Union européenne représente une véritable menace pour l'industrie française, avec un coût de revient plus faible de 10 à 20%. Plusieurs cimentiers comme Lafarge ou Holcim ont déjà annoncé des fermetures d'usines sur notre territoire. Les autorités envisagent un durcissement de la fiscalité relative aux émissions de CO2 sur le ciment importé pour soutenir le secteur. FTB/ACT/