RENAULT : amélioration de la marge opérationnelle au premier semestre

26/07/2013 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Renault a réalisé au premier semestre une marge opérationnelle de 583 millions d'euros, représentant 2,9% du chiffre d'affaires, contre 508 millions d'euros (2,5% des ventes) au premier semestre 2012. La marge opérationnelle de l'Automobile est positive de 211 millions d'euros (1,1% de son chiffre d'affaires), en hausse de 95 millions sur un an. Le constructeur a en revanche essuyé une perte opérationnelle de 249 millions d'euros (contre un profit de 545 millions d'euros un an plus tôt), après prise en compte d'autres produits et charges d'exploitation à hauteur de -832 millions d'euros. Renault a enregistré notamment une provision de 512 millions d'euros qui permet de couvrir la totalité de son exposition en Iran. "Le système des sanctions (contre l'Iran) a été durci au mois de juin, puisque l'activité automobile a été incluse dans ce régime par les Etats-Unis", a expliqué le directeur financier du constructeur automobile Dominique Thormann, cité par Reuters et qui a rappelé que la filiale iranienne était déconsolidée depuis le début du mois. Le résultat net part du groupe est, lui, tombé à 39 millions d'euros, à comparer avec 734 millions d'euros un an plus tôt. Quant au chiffre d'affaires du Groupe, il s'est établi à 20,441 milliards d'euros, en baisse de 0,9 % Malgré un environnement plus difficile que prévu, particulièrement en France, le constructeur automobile a confirmé ses objectifs 2013. Il prévoit ainsi de dégager une marge opérationnelle de l'Automobile positive, de générer un free cash flow opérationnel de l'Automobile positif et d'augmenter ses immatriculations mondiales.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième constructeur automobile mondial menant une stratégie de mondialisation après les acquisitions du japonais Nissan, du roumain Dacia et du coréen Samsung Motors ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à prix d'entrée très bas, avec la gamme Entry de Dacia, qui permet de gagner des parts de marché en France, et sur le gain de parts de marché hors d'Europe (50 % des ventes en Chine, au Japon, au Brésil...); - Momentum " produits " à nouveau favorable avec plusieurs lancements : Clio IV fin 2012, renouvellement de toute la gamme Entry à partir de fin 2012, renouvellement des segments C et D à partir de 2013 ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Plan produit dynamique et adapté à la demande locale dans les pays émergents ; - Entrée en Russie avec la montée programmée au capital d'Avtovaz qui contrôle 40 % d'un marché local dynamique ; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe où les ventes d'automobiles s'effondrent ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures ; - Interrogations sur l'avenir de la position de 20 % dans le capital de Volvo, et décote implicite appliquée à la participation de 43 % dans Nissan ; - Image de la direction ternie par le faux scandale d'espionnage industriel en 2011 et le manque de transparence sur la rémunération du président.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " de moins en moins européen ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Montée en puissance des nouveaux modèles Clio, Captur, Sandero et Zoe ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " tout électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Réduction des stocks qui ont gonflé en début d'année ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (15,01 %), devant la filiale Nissan (participation croisée de 15 %), d'où un risque de manque d'indépendance dans la stratégie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les experts estiment que le marché français devrait reculer de 9% à 10% en 2013, certains d'entre eux ayant abaissé leurs prévisions de marché. Un ralentissement de la baisse du marché était attendu en mars mais elle ne s'est pas produite. Sur le premier trimestre les ventes de voitures neuves ont dégringolé de 15% en France. La chute du marché pourrait être moins marquée sur la fin de l'année grâce à une base de comparaison plus favorable. En effet, les ventes de voitures ont été faibles sur le deuxième semestre 2012. Le succès des véhicules en cours de lancement pourrait même susciter un léger rebond du marché. FTB/ACT/