ERAMET : résultat opérationnel courant et perspectives négatifs

29/07/2013 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - Eramet a fait état avant-Bourse d'un résultat net part du Groupe de -32 millions d'euros au premier semestre, contre 21 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant (ROC), lui, est passé de 85 à -9 millions d'euros, l'Ebitda repliant de son côté de 204 à 129 millions d'euros. Confronté à un environnement économique mondial hostile, le groupe minier et métallurgique a également accusé une baisse de 7% de son chiffre d'affaires, à 1,613 milliard d'euros. "Tout en bénéficiant de la progression de 20% du résultat opérationnel courant d'Eramet Manganèse, division qui représente près de 50% du chiffre d'affaires, Eramet est très sévèrement impacté par la chute et le niveau très bas des prix du nickel", a expliqué son PDG Patrick Buffet, selon lequel "cette situation qui dure depuis plusieurs mois devrait se poursuivre à court terme". 'Le volume de production de minerai et d'aggloméré d'Eramet Manganèse sera en hausse cette année par rapport à 2012, avec une production au deuxième semestre 2013 qui se situera au moins au niveau du premier", a annoncé Eramet à propos de ses perspectives. Eu égard aux conditions actuelles du marché du nickel, le ROC du second semestre devrait néanmoins être très inférieur à celui du premier, déjà négatif. Le groupe intensifiera de facto les mesures destinées à baisser ses coûts, à réduire les dépenses d'investissements, à ajuster les productions en fonction des marchés et à diminuer le besoin en fonds de roulement.

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Les points forts de la valeur

- Fortes positions mondiales dans ses trois activités : manganèse (par le biais de sa filiale Comilog, mines au Gabon et usines en France et Norvège, 43 % du chiffre d'affaires), nickel (mines en Nouvelle Calédonie et Indonésie, 26 % des ventes) et alliages et aciers spéciaux à hautes performances (29 %) ; - Diversification depuis 2001 dans le titane et le zircon par une joint-venture avec Mineral Deposits (projet au Sénégal) et dans un projet de terres rares - lithium, niobium...- au Gabon ; - Production d'acier portée par des tendances de long terme : urbanisation et industrialisation croissante des pays émergents, Chine en tête ; - Relance des investissements de capacité ; - Fin, sauf pourvoi en Cassation, du conflit judiciaire entre Romain Zaleski (12,8 % du capital au nom de la société Carlo Tassara) et la famille Duval (37 % au sein du holding Sorame), la Cour d'appel ayant rejeté, en mars 2013, la plainte de Romain Zaleski ; - Marge de manoeuvre financière pour d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Absence de taille critique face aux géants miniers ; - Nouvelle concurrence en Nouvelle Calédonie : ouverture de deux sites de production de nickel, l'un exploité par le Suisse Xstrata, l'autre par le Brésilien Vale ; - Sensibilité au climat social en Nouvelle Calédonie et au risque géopolitique au Gabon, entraînant une prime de risque élevée en Bourse ; - Dégradation de la rentabilité de la branche nickel en raison de la baisse des prix de vente, malgré la demande chinoise ; - Cyclicité des trois activités et volatilité des résultats (principaux clients en sidérurgie).

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation avec l'évolution des cours du nickel et du manganèse ; - Eventualité d'une entrée de l'état gabonais au capital d'Eramet ; - Jugement attendu le 19 mars 2013 dans le conflit entre Romain Zaleski (12,8 % du capital) et la famille Duval (36,7 % réunis dans le holding Sorame) ; - Evolution des projets dans le nickel : gisements de Weda Bay en Indonésie et de Prony et Creek Pernod en Nouvelle-Calédonie, centrale électrique de Doniambo ; - Valeur non opéable, Areva ayant revendu au Fonds stratégique d'investissement sa participation de 25,68 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Certains experts estiment que les prix des métaux (à l'exception de l'aluminium et du cuivre) devraient rebondir en 2013. Ils se basent sur une croissance de l'économie mondiale tirée par la Chine, l'Inde, et les Etats-Unis, et qui devrait atteindre 3,5%. Le cours du minerai de fer pourrait ainsi gagner 9% en moyenne sur 2013. En attendant, les groupes miniers renouvellent leur direction pour mieux affronter la crise. Ils ont subi une dégradation de leurs résultats, suite à la chute des cours des métaux et à des acquisitions trop chèrement payées. Après les dirigeants de Vale, Anglo American et Rio Tinto, cela a été récemment au tour du patron de BHP Billiton de céder sa place. FTB/ACT/