SOLVAY : résultats trimestriels en baisse

31/07/2013 - 08:29 - Option Finance

(AOF) - Solvay a enregistré un chiffre d'affaires en recul de 4% au deuxième trimestre à 3,062 milliards d'euros. Le groupe de chimie précise que ce recul se décompose en baisse des volumes pour 1%, baisse des prix pour 2% et effets de change pour 1%. Le Rebitda cède 14% à 487 millions. L'Ebit abandonne 53% à 223 millions et le résultat net part du groupe 38% à 148 millions. Le résultat par action passe ainsi de 2,88 euros à 1,79 euro ce trimestre. Concernant ses métiers, Solvay dévoile une diminution de 40% de son chiffre d'affaires sur le segment Consumers Chemicals, à 92 millions. Il l'attribue à l'absence anticipée des conditions exceptionnelles des prix du guar dont il avait bénéficié l'an dernier et au déstockage temporaire important dans les dérivés de guar (plante légumineuse dont on extraie une gomme utilisée dans l'industrie). Advanced Materials diminue de 7% à 160 millions. L'activité s'est relativement bien maintenue grâce à de bons résultats chez Specialty Polymers et Silica mais une moindre performance chez Rare Earths. Performance Chemicals affiche un chiffre d'affaires de 180 millions, en recul de 4%. Quant à Functional Polymers, son chiffre d'affaires recule de 9% à 79 millions du fait de l'érosion des marges et d'importants arrêts pour maintenance chez Polyamide. Le groupe annonce avoir fait face à des conditions de marché difficiles et à des évènements pesant sur ses moteurs croissance : le destockage de dérivées de la guar et le report d'investissements par certains clients. Il rappelle son projet de joint venture avec Ineos qui "progresse favorablement" et devrait être finalisé avant la fin de l'année. En termes de perspectives, Solvay perçoit "de légers signes d'amélioration qui restent à confirmer dans son carnet de commande" et annonce être confiant "dans sa capacité à générer un REBITDA en 2013 comparable à celui de l'an dernier, corrigé des effets liés aux prix exceptionnels du guar et aux ventes de cré[-16]ðdits carbone (soit 190 millions d'euros en 2012)". En mai, le groupe espérait l'augmenter.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe franco-belge " pure player " de la chimie de spécialités après la vente des activités pharmaceutiques à Abbott et le rachat de Rhodia en 2011, numéro 1 en France devant Arkema ; - Forte présence à l'international : 42 % en Europe, 20 % en Amérique du Nord, 10 % en Amérique du sud (présent au Brésil depuis 90 ans) et 26 % dans le reste du monde (depuis 30 ans en Chine) ; - Très large palette de produits dans la chimie et les plastiques, destinés à des marchés variés, comme les biens de consommation, la construction, l'automobile, l'énergie, l'eau, l'environnement ou l'électronique ; - 90 % du CA réalisé dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur ; - Capacité à répercuter la hausse des matières premières et du dollar sur ses prix, et donc à préserver ses marges ; - Environ 30 % de l'activité inscrite dans une démarche de développement durable ; - Management reconnu pour sa qualité ; - Structure financière très saine destinée prioritairement aux investissements.

Les points faibles de la valeur

- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ; - Sensibilité à la conjoncture européenne, notamment dans la construction et l'automobile, débouchés des polymères et des " essential chemicals ", d'où une faible visibilité sur l'activité ; - Forte dépendance au prix des matières premières, et plus particulièrement à celui des dérivés du pétrole (benzène...) ; - Difficultés au Brésil et, en Europe, dans le vinyle ; - Vers une extinction progressive de l'activité de vente de crédits carbone avec l'arrêt du protocole de Kyoto ; - Alourdissement de la dette début 2013 en raison du gonflement des stocks.

Comment suivre la valeur

- Probables acquisitions, dans les pays émergents ou en Amérique du nord ; - Risques de concurrence des dérivés des gaz de schiste sur le polyamide et le PVC en Europe et des pays émergents dans le domaine des polymères de spécialité ; - Lancement, en juin, d'un plan de compétitivité et d'ajustements des capacités en Europe devant générer 100 millions d'euros d'économies par an à partir de 2016 avec 450 postes supprimés, essentiellement dans les usines de carbone de soude synthétique, et renforcement des capacités de production de carbonate de soude naturel en Amérique du Nord ; - Retombées en termes de synergies et d'économies du partenariat dans le PVC avec INEOS, sous forme de joint-venture à parts égales ; - Valeur cyclique et volatile ; - Valeur cotée sur Euronext Paris et Bruxelles, non opéable car détenue à 30 % par la société de portefeuille belge Solvac.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Selon l'Union des Industries Chimiques (UIC), l'activité de la chimie française a résisté en 2012 grâce aux exportations. Elle a ainsi progressé de 2,5% à 88,9 milliards d'euros. Au dernier trimestre, le niveau d'activité de l'industrie chimique en France est revenu à son niveau du premier trimestre 2008, son point haut d'avant la crise. La France a, une fois de plus, fait mieux que l'ensemble de l'Europe, avec un recul des volumes limité à 0,5% contre 1,5% pour l'Union européenne. Les exportations vers les marchés des pays émergents ont progressé de 5,6%, ce qui a compensé le recul de 1,5% des volumes sur le marché intérieur. Parmi les différentes activités, la chimie organique enregistre un recul de 1,2%, alors que le chiffre d'affaires des spécialités chimiques augmente de 0,2%, et celui de la chimie minérale de 5,4%. L'activité de la chimie française représente 3% des ventes de la chimie mondiale et détient la septième position dans le monde. Elle est bien loin derrière le leader, la Chine, avec 26,8% du chiffre d'affaires mondial. La chimie française se hisse toutefois au second rang en Europe, après l'Allemagne (5,7%).

Pharmacie - Santé

Selon le cabinet spécialisé IMS Health, la reconfiguration du marché pharmaceutique mondial va se renforcer sur la période 2012-2016. Les deux tiers de la croissance proviendront désormais des pays émergents contre la moitié sur la période 2007-2011. L'autre moteur de croissance pour les acteurs est l'innovation et l'enregistrement de nouvelles molécules. Même si la taille du marché potentiel est plus limitée, ces nouveaux produits contribueront à hauteur de 115 à 125 milliards de dollars à un apport de chiffre d'affaires supplémentaire sur la période 2012-2016. Ils permettront de compenser les pertes de chiffre d'affaires (120 à 130 milliards de dollars) liées à la transformation des grands produits en génériques. FTB/ACT/