BNP PARIBAS : légère baisse des résultats au deuxième trimestre

31/07/2013 - 08:55 - Option Finance

(AOF) - BNP Paribas a publié ce matin un bénéfice net meilleur que prévu grâce à la gestion d'actifs. Au deuxième trimestre, la banque française annonce qu'elle a en effet dégagé un bénéfice net de 1,76 milliard d'euros, en baisse de 4,7%. Mais les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne un bénéfice net en repli de 18% à 1,51 milliard. De son côté, le produit net bancaire a baissé entre avril et juin de 1,8 % à 9,92 milliards. Le consensus le donnait cependant à 9,84 milliards. Au chapitre solvabilité, BNP Paribas a amélioré son ratio de fonds propres " dur " (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis), qui s'élevait à 10,4% fin juin, selon Bâle III. Le groupe a aussi publié ce trimestre son ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres), qui s'établit à 3,4%, soit davantage que les 3% requis par Bâle III. Au total, BNP Paribas dit disposer d'une réserve de liquidités de 236 milliards d'euros immédiatement mobilisable. Par ailleurs, la banque française a fait part de son intention de développer son activité de gestion d'actifs et de se renforcer en Allemagne pour résister à l'atonie de la conjoncture en Europe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, cinquième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe,Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l'aéronautique... ; - Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise ; - Diversification équilibrée des revenus entre banque de détail, banque d'investissement et gestion d'actifs ; - ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde, de 8,9 % en 2012 ; - Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 9,9 %, contre 9 % exigé par Bâle 3, et 5 % avant la crise.

Les points faibles de la valeur

- Présence encore faible dans les pays émergents ; - Rentabilité encore en retard par rapport aux niveaux d'avant crise ; - Volatilité du titre, comme toutes les valeurs financières, selon les soubresauts de la crise de la dette souveraine et des banques dans la zone euro ; - Incertitude sur la capacité de la banque à porter à 50 % son taux de distribution des bénéfices ; - Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l'Etat belge.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de cinq facteurs : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de deux facteurs : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Vote, en juin, par les députés de la réforme bancaire et risque à terme d'instauration par l'Union européenne d'une taxe sur les transactions boursières ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Lancement prochain d'une banque en ligne européenne pour s'adapter aux comportements des clients et mieux contrôler les coûts ; - Exécution du plan de développement 2014-2016, en deux phases. La première vise à simplifier les structures du groupe pour économiser les coûts, la seconde à accroître ses positions en Asie-Pacifique ; - Valeur considérée par les gérants et analystes comme " best in class " de son secteur ; - Capital éclaté avec l'Etat belge comme premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,1 %) et Axa (5,3 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Moody's a maintenu la perspective négative des banques françaises compte tenu de leur trop grande dépendance vis-à-vis des marchés pour se refinancer. En considérant les charges non récurrentes, qui ont pénalisé leurs résultats l'an passé, l'agence de notation indique que la rentabilité nette de ces établissements devrait progresser cette année. Toutefois l'environnement restera très difficile, notamment en Europe. Malgré les efforts entrepris pour accroître leurs dépôts et réduire la taille de leur bilan, les banques françaises sont structurellement dépendantes des marchés. Moody's souligne également le risque pesant sur la qualité des actifs, l'exposition à l'Espagne et l'Italie représentant près de 5% du total de leurs actifs. FTB/ACT/