GDF SUEZ en hausse après la confirmation de ses objectifs

01/08/2013 - 10:11 - Option Finance

(AOF) - En hausse de 3,46% à 16,315 euros, GDF Suez signe l'une des plus fortes progressions du CAC 40. Le groupe d'énergie a pourtant dévoilé ce matin des résultats semestriels en repli, pénalisés notamment par la baisse des prix de marché de l'électricité en Europe et la fermeture des centrales nucléaires belges de Doel 3 et Tihange 2 jusqu'à début juin 2013. Pour autant, la société a confirmé son objectif d'un résultat net récurrent part du groupe compris entre 3,1 et 3,5 milliards d'euros en 2013, après 3,8 milliards réalisés en 2012. Elle espère même atteindre le haut de cette fourchette. De plus, le géant français de l'énergie a confirmé son intention de réaliser 11 milliards d'euros de désinvestissements en 2013 et 2014. A cet égard, GDF Suez a souligné que son programme d'optimisation d'actifs a d'ores et déjà contribué à hauteur de plus de 3 milliards d'euros à la baisse de sa dette nette à fin juin, qui atteignait 32,2 milliards (-4,4 milliards par rapport à fin 2012). Au premier semestre 2013, le chiffre d'affaires s'est établi à 42,6 milliards d'euros en retrait de 1,5% mais en croissance organique de 1,9%. L'Ebitda atteint 7,6 milliards d'euros en recul de 6,6% (- 2,6% en organique). L'impact sur l'Ebitda des conditions climatiques est estimé à +369 millions d'euros tandis que celui de la fermeture des centrales belges est estimé à -318 millions d'euros. Le résultat net récurrent, part du Groupe, est en recul de 1,7% à 2,4 milliards d'euros. Le résultat net part du Groupe s'élève à 1,7 milliard d'euros, en recul par rapport à celui du 30 juin 2012, en raison principalement de dépréciations comptables nettes à hauteur de 441 millions d'euros sur certains actifs et goodwill essentiellement européens.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier producteur mondial d'électricité non nucléaire, premier fournisseur de services d'efficacité énergétique, deuxième fournisseur de services à l'environnement ; - Rentabilité opérationnelle relativement équilibrée entre les branches énergie Europe et International (25 % chacune), le global Gaz et GNL (14 %), les infrastructures (18 %), les services à l'énergie (6 %) et l'environnement (14 %) : - Résilience des activités régulées ; - Stratégie désormais axée sur les métiers énergétiques et les marchés à forte croissance, en utilisant International Power comme véhicule de développement.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance à l'Europe, premier marché du groupe avec 80 % du chiffre d'affaires, devant l'Asie-Pacifique (9 %), et les deux Amérique (5,5 %) ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français, actionnaire à hauteur de 36 %, qui prévoit un élargissement des tarifs sociaux ; - Pression fiscale et réglementaire accrue en Europe ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA) où la nouvelle taxe sur le nucléaire représentera environ 250 millions d'euros par an ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF, où la fermeture des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2 a pesé sur la rentabilité avant une autorisation de redémarrage en mai 2013 ; - Risque d'un lancement d'obligations convertibles qui diluerait le bénéfice par action ; - Incertitudes sur le versement d'un acompte sur dividende à l'automne, en raison des pressions politiques en France et du poids de la distribution sur un cash flow jugé par les investisseurs insuffisant par rapport à la dette ; - Endettement très lourd.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt et aux décisions politiques ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Valeur défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique ; - Probabilité d'un lancement d'obligations convertibles qui diluerait le bénéfice par action ; - A suivre, la formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez. - Réalisation des objectifs à court terme : d'une part 11 MdEUR de cessions d'actifs matures en Europe, entre 2013 et 2014 ; d'autre part, 7 à 8 MdEUR d'investissements bruts annuels sur 2013-2015 (centrale hydro-électrique de Jirau au Brésil, usine méthanière en Louisiane, contrats dans le gaz en Chine...) ; - Valeur non opéable, car contrôlée à 38,6 % par l'Etat français, mais dont le capital évoluera : après avoir, en mai 2013, ramené de 5,1 % à 2,4 % sa participation dans GDF Suez, GBL (groupe Albert Frère) pourrait se désengager totalement en 2017.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/