Analyse clôture AOF France / Europe - Les banques centrales rassurent

01/08/2013 - 18:12 - Option Finance

(AOF) - Les marchés actions européens ont terminé en forte hausse. Les investisseurs sont soulagés par les discours des principales banques centrales confirmant la poursuite de leurs politiques monétaires ultra-accomodantes dans l'attente d'une reprise pérenne des États-Unis et de la zone euro. A Paris, le marché a salué les résultats solides de Société Générale mais sanctionné durement la contre-performance de Sanofi. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,25% à 4 042,73 points, à trente points de son pic du 28 mai qui représentait alors un plus haut de trois ans. L'Euro Stoxx 50 a gagné 1,46%. Coup de semonce sur le secteur pétrolier européen, Royal Dutch Shell a cédé 4,57% à 24,425 euros à Amsterdam (-4,69% à 2 133 pence à Londres). Le groupe pétrolier anglo-néerlandais a a publié un bénéfice net en recul de 57% à 1,737 milliard d'euros au deuxième trimestre. Un résultat que son directeur général Peter Voser a lui-même qualifié de "décevant". Ce dernier évoque des coûts élevés, des effets de change défavorables et une situation difficile au Nigéria. Les vols de pétrole et les interruptions d'approvisionnement en gaz y perturbent l'activité sans que Shell puissent y remédier directement. A Paris, Société Générale a bondi de 10,38% à 33,35 euros pour signer la plus forte progression du CAC 40. Les investisseurs saluent les résultats trimestriels nettement supérieurs aux attentes et les perspectives encourageantes dévoilés ce matin par la banque française. Au deuxième trimestre, le résultat net a été multiplié par 2,2 à 955 millions d'euros tandis que le produit net bancaire (PNB) a reculé de 0,6% à 6,23 milliards. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 703 millions et un PNB de 5,88 milliards. A contrario, Sanofi (-4,14% à 76,85 euros) a signé la plus forte baisse du CAC 40 après la publication de résultats trimestriels jugés très décevants. Le champion français de la pharmacie a réalisé au deuxième trimestre 2013 un bénéfice net par action des activités en baisse de 24% (-18,5% à taux de change constants) à 1,11 euro. Le résultat net des activités a reculé de 23,4% (18,4% à taux de change constants) à 1,475 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires a reculé de 9,8% (-6,3% à taux de change constants) à 8,003 milliards. Le groupe pharmaceutique a indiqué que ce dernier trimestre avait été significativement marqué par les pertes importantes d'exclusivité (Plavix et d'Avapro aux États-Unis). Le laboratoire a également évoqué les génériques au Brésil. Face à ces difficultés, Sanofi a revu à la baisse sa prévision de bénéfice 2013 et s'attend désormais une baisse comprise entre 7% et 10% contre 0% à -5% précédemment.

Les chiffres macroéconomiques

L'indice PMI manufacturier de la zone euro calculé par Markit est ressorti en juillet à 50,3 en dernière estimation. Il avait été donné à 50,1 en première estimation après 48,8 en juin. C'est la première fois depuis juillet 2011 que cet indice franchit le seuil de 50, qui sépare croissance et contraction. "Le secteur s'en trouve bien placé pour appuyer positivement le PIB au troisième trimestre, espérons-le, et sortir la zone euro de la récession", a commenté Rob Dobson, économiste de Markit. Publié à 16 heures, l'indice ISM des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis est remonté à 55,4 en juillet, contre 50,9 en juin. Le consensus Reuters tablait sur un indice s'élevant à 52. Selon Markit, l'indice PMI manufacturier aux Etats-Unis s'est finalement élevé à 53,7 en juillet, contre 53,2 en première estimation et 51,9 en juin. Un chiffre supérieur à 50 traduit une croissance de l'activité. Les Etats-Unis ont enregistré 326 000 nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage lors de la semaine du 21 au 27 juillet, après 345 000 la semaine précédente (révisé de 343 000). Les économistes tablaient en moyenne sur 345 000 nouveaux demandeurs d'emploi. Selon les chiffres publiés à 16 heures par le département du Commerce, les dépenses de construction ont reculé de 0,6% en juin aux Etats-Unis. Cette hausse fait suite à un gain révisé à 1,3% en mai. Le consensus Briefing escomptait une progression à 0,2%. A 17h30, l'euro cote 1,3218 dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Consommation des ménages  : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE "core", c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed. Prix à la production  : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production "core", c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes. Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente. Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. FTB/MAF/5