EADS : L'Espagne pourrait revendre une partie de ses Airbus A400M (presse)

02/08/2013 - 18:31 - Option Finance

(AOF) - Trop coûteuses pour l'Espagne et d'autres pays dont la France, les commandes d'Airbus A400M pourrait être partiellement revendues à l'export, dévoile Reuters en citant des sources proches du dossier. L'Espagne a revu à la baisse ses besoins en avions du constructeur européen à 14 au lieu de 27 initialement. Il a informé Airbus Military que les 13 restants seraient disponible à l'export. La France et d'autres pays étudierait une solution similaire pour se débarrasser de leurs commandes d'appareils excédentaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Très belles marques : Airbus pour l'aviation commerciale, Eurocopter, leader mondial de construction d'hélicoptères détenu à 46 %, Astrium, leader européen des programmes spatiaux et Cassidian (électronique pour la défense). Sans oublier les participations dans MBDA (37,5 %), Arianespace (30 %) et Dassault Aviation (46 %) ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus. Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé, encore renforcé lors du salon du Bourget, avec plus de 800 appareils commandés ; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par : (i) les cessions de titres à venir en 2013 suite à la sortie programmée de Lagardère et Daimler, et malgré le programme de rachat de 15% du capital ; (ii) l'échec, en octobre 2012, des négociations de fusion des activités de défense avec le britannique BAE ; - Echec suscitant de nouvelles inquiétudes : crédibilité du management, flou sur la stratégie de rééquilibrage des activités civiles (60 % des ventes) et militaires (25 %), recrudescence des interférences des Etats dans la gestion du groupe ; - Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin, en Chine en septembre et à Dubaï en novembre ; - Développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à Boeing ; - Reprise ou non du programme d'investissement pour la construction de drones par Cassidian, après l'abandon récent d'Euro Hawk ; - Poursuite du programme de rachat d'actions (encore près de 6 % à racheter) en vue de leur annulation, ce qui est un facteur de soutien des cours ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les équipementiers français pourraient sérieusement pâtir des incidents survenus avec le Boeing 787 Dreamliner. Safran, Thales et Zodiac commercialisent chacun pour plusieurs millions de dollars d'équipements par appareil. Ainsi Safran fournit, entre autres, les freins électriques et le train d'atterrissage, ainsi qu'une partie du réseau électrique. Zodiac fournit, lui, le convertisseur de puissance du système électrique ainsi que de nombreux autres équipements tels que cadres de hublot et fauteuils. Quant à Thales, c'est celui qui est le plus en mauvaise posture car certains de ses équipements semblent être impliqués dans deux des incidents survenus, notamment le feu électrique. Quant à Airbus il risque également de subir le contrecoup : la mise en service de son nouveau long-courrier, l'A350, pourrait être retardée si la procédure de certification des nouveaux avions est désormais rallongée. FTB/ACT/