CARREFOUR : Colony Capital et Bernard Arnault réorganisent leur participation au groupe

05/08/2013 - 09:08 - Option Finance

(AOF) - Colony Capital et Groupe Arnault annonce la scission de Blue Capital. Le fonds d'investissement américain et la holding de Bernard Arnault décident en effet de démanteler le véhicule financier détenant 8,1% des titres du géant de la distribution Carrefour. Les deux propriétaires de Blue Capital possèdent également des actions Carrefour chacun de leur côté. "Colony Capital et groupe Arnault ont décidé de simplifier la structure de détention de leur participation conjointe dans Carrefour, tout en maintenant leur action de concert à l'égard de cette société", expliquent-ils dans un communiqué. "Cette opération, dont la réalisation est prévue d'ici à la fin de l'année, sera sans incidence sur le droit de vote double dont bénéficient actuellement les actions Carrefour détenues par Blue Capital", poursuit le texte. Dans un avis financier transmis début juin, l'Autorité des marchés financier soulignait que Blue Capital et d'autres sociétés affiliées d'un concert d'actionnaires contrôlaient au 5 juin 14,48% du capital et 19,98% des droits de vote de Carrefour.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier distributeur européen et deuxième mondial avec trois grands marchés, l'Europe, l'Amérique latine et l'Asie ; - Retour à la stratégie historique du distributeur en 2012 sous l'impulsion de la nouvelle direction avec Georges Plassat à la présidence et Noël Prioux en charge des activités France ; - 3 grands axes stratégiques : décentralisation (redonner du pouvoir au directeur de magasin) ; différenciation (disparition possible du nom Carrefour des supermarchés et des magasins de proximité) ; focalisation des investissements sur un nombre plus limité de pays et valorisation de l'immobilier en exploitant les réserves foncières ; - Retour à la croissance des ventes en France en fin d'année grâce à la simplification de l'offre et à une politique de promotions et de baisses ciblées des prix ; - Relance des investissements, en rénovation en France, en expansion au Brésil et en Chine ; - Poursuite du dynamisme en Amérique latine et signature d'un accord stratégique en Turquie ; - Amélioration de la situation financière, avec le rachat anticipé de 1,35 MdUSD d'obligations en juin 2013.

Les points faibles de la valeur

- Des parts de marché en France encore inférieures à leurs plus hauts passés, avec un chiffre d'affaires qui continue de baisser dans les hypermarchés (hors essence) ; - Erosion du chiffre d'affaires en Europe hors France ; - Difficultés en Chine et, surtout, à Taïwan ; - Rentabilité à un plus bas historique en France ; - Part encore élevée de la France qui pèse plus de la moitié du chiffre d'affaires tandis que celle des pays émergents reste plus faible que celle de Casino ; - Endettement toujours élevé qui bloque le développement ; - Absence de stratégie Internet ; - Méfiance des investisseurs après une succession d'avertissements sur résultats.

Comment suivre la valeur

- Baisse du pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays européens où Carrefour est présent (Belgique, Espagne, France et Italie) et qui commence à impacter les achats de produits alimentaires auparavant peu cycliques ; - Sensibilité aux cours des matières agricoles et, plus ponctuellement, aux crises alimentaires (viande non traçable, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - Sensibilité élevée aux variations de change du peso argentin et du real brésilien ; - Accélération du redressement en Chine ; - Cotation éventuelle d'une part minoritaire de l'enseigne brésilienne Atacadao, également présente en Colombie et au Maroc ; - Valeur de retournement, le statut de valeur défensive sera long à retrouver ; - Incertitudes à long terme sur l'actionnariat du groupe, depuis l'entrée, en 2011, de Groupe Arnault et du fonds Colony (près de 16 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Selon les données de Kantar Worldpanel, la consommation alimentaire a démontré sa capacité de résistance l'an passé. En effet, le secteur des produits de grande consommation (PGC) et des produits frais LS (Laitiers & Surgelés) a bénéficié d'une croissance de 2,1% en France, portée par la progression des volumes. La stratégie de prix bas a été payante sur notre territoire en 2012. Leclerc a bénéficié de son image d'enseigne la moins chère et a affiché de meilleures performances que ses concurrents. Son activité en France a progressé de 7% (hors carburant) à 32,3 milliards d'euros et de 7,5% avec carburant, à 40,7 milliards. A 18,6%, sa part de marché, qui a gagné 0,7 point l'an passé, se rapproche de celle de son principal concurrent, Carrefour. Ce dernier détient une part de marché de (20,6%) sur le marché français. En revanche l'activité de Casino a reculé de 0,8% en France, et même de 7,7% pour les seuls hypermarchés Géant. FTB/ACT/