Analyse clôture AOF France / Europe - Les investisseurs temporisent

06/08/2013 - 17:58 - Option Finance

(AOF) - Longtemps hésitants, les marchés européens ont finalement terminé dans le rouge. Les investisseurs n'ont pas réagi au rebond supérieur aux attentes des commandes à l'industrie en Allemagne en juin et au repli moins marqué qu'attendu de la balance commerciale américaine sur le même mois. Les opérateurs semblent vouloir reprendre leur souffle après le rally enregistré ces dernières semaines. EADS (+1,37%) a terminé en tête du CAC 40, soutenu par le niveau élevé de ses commandes. L'indice parisien a clôturé en baisse de 0,43% à 4 032,57 pts. Le FTSE Eurotop 100 a reculé de 0,39% à 2 480,20 pts. En Allemagne, les nuages s'accumulent au-dessus de Lanxess, premier fabricant mondial de caoutchouc synthétique pour pneumatiques. Le titre du groupe chimique allemand a chuté de 4,71% à 44,30 euros après la publication de résultats pour le moins inquiétants. Le bénéfice net de Lanxess au deuxième trimestre a ainsi atteint 9 millions d'euros, soit une chute vertigineuse de 95% par rapport au deuxième trimestre 2012, tandis que l'Ebitda hors éléments exceptionnels a baissé de 45% sur un an à 198 millions d'euros (195 millions pour le consensus). A l'instar de ses concurrentes BNP Paribas et Société Générale la semaine dernière, Crédit Agricole SA a dévoilé des comptes trimestriels meilleurs que prévu. Les investisseurs sont toutefois restés prudents : le titre a clôturé en baisse de 0,93% à 7,766 euros. Fort de ces bons résultats, le directeur général de Crédit Agricole SA Jean-Paul Chifflet a par ailleurs confirmé que les "résultats seront significativement positifs en 2013". Entre avril et juin, Crédit Agricole SA a réalisé un résultat net part du groupe de 696 millions d'euros, à comparer avec seulement 56 millions d'euros un an plus tôt. En repli de 4,31% à 18,96 euros, Bonduelle a signé la deuxième plus forte baisse du SRD, pénalisé par des perspectives décevantes. Dans le sillage de la publication d'un chiffre d'affaires annuel légèrement inférieur aux attentes, le spécialiste français des légumes surgelés et en conserve a prévenu qu'il visait la fourchette basse de son objectif de résultat opérationnel courant 2012-2013 comprise entre 106 et 108 millions d'euros. Sa rentabilité sur l'exercice 2013-2014 serait en outre affectée notamment par des aléas météorologiques et la détérioration du climat de consommation en Europe.

Les chiffres macroéconomiques

Les commandes à l'industrie en Allemagne ont progressé de 3,8% en juin contre un consensus de seulement +1%. La baisse de mai a été révisée en baisse, à -0,5% au lieu de -1,3% initialement annoncé. Aux Etats-Unis, la balance commerciale a présenté un solde négatif de 34,2 milliards de dollars en juin, contre -44,1 milliards de dollars le mois précédent (chiffre révisé de 45 milliards de dollars). Le consensus Briefing.com tablait sur un solde négatif de 43,4 milliards de dollars. Ce soir, l'euro est en légère hausse face au dollar à 1,3307

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board. Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants. Prix à la production  : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production "core", c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes. Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente. Consommation des ménages  : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE "core", c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. FTB/MAF/5