NATIXIS : la réévaluation de sa dette pèse sur ses ses résultats du deuxième trimestre

06/08/2013 - 18:14 - Option Finance

(AOF) - Natixis a réalisé au deuxième trimestre un résultat net part du groupe de 248 millions d'euros, en baisse de 29%. Hors réévaluation de sa dette senior, le résultat net part du groupe s'est élevé à 267 millions d'euros, en hausse de 4%. Cette réévaluation a eu un impact négatif de 20 millions d'euros cette année et un impact positif de 90 millions au deuxième trimestre 2012. Le produit net bancaire a, lui, progressé de 2% à 1,786 milliard d'euros. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient un résultat net de 216 millions d'euros et un produit net bancaire de 1,78 milliard. La banque a précisé que la cession des Certificats Coopératifs d'Investissement (CCI) aux Banques Populaires et Caisses d'Epargne est effective le 6 août. Commentant cette opération, Laurent Mignon, Directeur général de Natixis, a déclaré : " La cession des CCI aux Banques Populaires et aux Caisses d'Epargne a été finalisée conformément au calendrier présenté le 17 février 2013 et la création de valeur pour les actionnaires de Natixis est confirmée avec la distribution exceptionnelle d'environ deux milliards d'euros, qui sera effectuée le 19 août 2013 ". Cette distribution correspond à 0,65 euro par action. Natixis a annoncé une accélération de la cession des actifs " toxiques " logés dans la structure de cantonnement, baptisée GAPC (Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés) depuis le début de l'année. La banque a cédé 2,6 milliards d'actifs au deuxième trimestre. Elle a par ailleurs confirmé que le GAPC serait fermé d'ici le 30 juin 2014. Sur le plan de la solidité financière, le ratio common equity Tier 1 a atteint 9,7% au 30 juin 2013 selon Bâle 3, en hausse de 30 points de base par rapport au 31 mars 2013. Natixis a enfin indiqué qu'elle présenterait son plan stratégique 2014-2017 lors de la journée investisseurs du 14 novembre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Banque de financement, de gestion et de services financiers du groupe Banques Populaires-Caisses d'épargne, deuxième acteur bancaire français ; - Recentrage vigoureux de la BFI sur des activités clientèles " classiques ; - Un des profils de risque les plus faibles avec une exposition particulièrement limitée aux risques souverains et la quasi-absence d'implantation dans les pays de la périphérie de la zone Euro ; - Refinancement assuré essentiellement par sa maison-mère BPCE (l'une des rares banques à avoir décliné la seconde tranche du LTRO - opération de refinancement à long terme - de la banque centrale européenne et la première en France à être revenue sur le marché des financements non sécurisés) ; - Rationalisation des structures en 2013, avec un rachat par les Caisses Régionales Banques Populaires et Caisses d'Epargne de leurs titres que détenait leur filiale Natixis ; outre une simplification des structures, sans impact sur les résultats courants, cette opération entraînera, en août prochain, le versement d'un dividende exceptionnel ; - Remontée du ROE à 6 % au premier trimestre 2013 ; - Engagement sur un taux de distribution de 50 % des bénéfices à partir de 2013. - Réforme culturelle profonde accomplie : une des valeurs bancaires les plus attractives dans la catégorie " Tier 2 " selon les analystes.

Les points faibles de la valeur

- Défiance persistante des investisseurs particuliers suite à la débâcle boursière depuis l'introduction en 2007 ; - Lourde mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 9,4 % au 31 mars 2013, contre 9 % exigé par Bâle 3 ; - Valeur très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier en raison de la crise de la dette souveraine et des craintes sur le secteur bancaire en général.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de cinq points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de deux points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Vote, en juin, par les députés de la réforme bancaire et risque à terme d'instauration par l'Union européenne d'une taxe sur les transactions boursières ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Après la simplification des structures et la suppression des CCI (certificats d'investissement), attente de précisions sur le plan stratégique moins consommateur de liquidités ; - Valeur défensive au sein du secteur en raison de son exposition très limitée aux pays périphériques de la zone euro ; - Valeur peu chère mais non opéable, BPCE (Banques populaires-Caisses d'épargne) détenant 72,3 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Moody's a maintenu la perspective négative des banques françaises compte tenu de leur trop grande dépendance vis-à-vis des marchés pour se refinancer. En considérant les charges non récurrentes, qui ont pénalisé leurs résultats l'an passé, l'agence de notation indique que la rentabilité nette de ces établissements devrait progresser cette année. Toutefois l'environnement restera très difficile, notamment en Europe. Malgré les efforts entrepris pour accroître leurs dépôts et réduire la taille de leur bilan, les banques françaises sont structurellement dépendantes des marchés. Moody's souligne également le risque pesant sur la qualité des actifs, l'exposition à l'Espagne et l'Italie représentant près de 5% du total de leurs actifs. FTB/ACT/