REXEL chute, Ray Investment poursuit son désengagement

07/08/2013 - 11:21 - Option Finance

(AOF) - Plus forte baisse du SBF 120, le titre Rexel sous-performe nettement le marché, abandonnant 4,56% à 18,085 euros. Les investisseurs ne goûtent guère l'annonce par Ray Investment, principal actionnaire du distributeur de matériel électrique, de la cession d'un nouveau bloc de titres dans le cadre d'un placement accéléré de 525,6 millions d'euros auprès d'investisseurs institutionnels. Détenue pour partie par Eurazeo, Ray Investment a cédé 28,8 millions d'actions au prix de 18,25 euros. Cette opération marque une étape supplémentaire dans le désengagement de la société d'investissement. Celle-ci ne dispose plus désormais que de 24% du groupe et avait déjà cédé 14,7% de ses parts en février ainsi que 10 autres % il y a 2 mois. Rexel avait fait état fin juillet de comptes trimestriels décevants, avec notamment un résultat net en baisse de 50,3% à 30,8 millions d'euros. Le résultat opérationnel a, lui, reculé de 30,9% à 92,7 millions d'euros. Cette publication trimestrielle avait par ailleurs été doublée d'un avertissement sur résultats. Après une première prévision de croissance organique des ventes "légèrement positive", Rexel envisage désormais des ventes organiques annuelles inférieures de 2 à 3% à celles de l'an passé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial de la distribution professionnelle de matériel électrique pour l'industrie, la construction tertiaire et le bâtiment résidentiel, avec 8 % de parts de marché, devant Sonepar, Grainger, Graybar, Anixter, Solar ; - Relais de croissance sur 3 segments : les économies d'énergie, les énergies renouvelables et les projets internationaux dans les secteurs du gaz et du pétrole ; - Développement des ventes sur Internet ; - Croissance des ventes en Amérique du Nord, marché plus dynamique où Rexel s'est encore renforcé début 2013 avec l'achat de Liteco au Canada ; - Stricte discipline financière pour réduire l'endettement, dégradé par Moody's début 2013.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité à court terme du fait d'une trop forte présence sur les marchés matures - Europe pour 55 % et Amérique du nord pour 34 % - par rapport aux pays émergents - Asie/Pacifique pour 9 %, Amérique latine pour 2 % ; - Sensibilité à la conjoncture industrielle, l'industrie pesant pour un tiers des ventes ; - Sensibilité aux cours du cuivre (60 % du prix des câbles).

Comment suivre la valeur

- Valeur cyclique très exposée aux marchés de la construction et aux investissements de production d'électricité ; - Business model basé en partie sur la croissance par petites acquisitions ciblées ; - Forte sensibilité aux variations des cours du cuivre ; - Avancées du plan stratégique " Energy in Motion ", lancé à mi-2012 et visant à la préservation des marges dans un environnement difficile ; - Réalisation des objectifs 2013 de faible croissance des ventes et d'une marge brute supérieure à 5,5 % ; - Actionnariat instable encore amené à évoluer : de 43,3 % en début d'année, la part dans le capital du consortium Ray Investissement (Eurazeo, BAML, CD&R...) a encore diminué en juin pour revenir à 33 %, après cession de titres auprès d'investisseurs institutionnels.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon la Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), en décembre 2012 l'activité du commerce spécialisé a reculé sur un an de 3,5%, à périmètre comparable. Le démarrage plus tardif des congés d'hiver, la baisse du budget consacré par les Français à leurs achats de Noël et l'augmentation des ventes sur Internet expliquent cette tendance. La baisse d'activité a concerné tous les types de commerces et tous les secteurs. Sur l'ensemble de l'année l'activité a diminué de 0,9%. La timide embellie observée au premier trimestre (+2,1%) a été absorbée par la baisse d'activité au cours des mois suivants. Le commerce spécialisé n'a toujours pas rattrapé ses niveaux d'activité d'avant la crise de 2009. Le commerce en ligne voit sa croissance ralentir. La Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance) a annoncé une hausse de 19% du marché en 2012, à 45 milliards d'euros. Le marché est entré dans une phase de maturité : le taux de croissance était de 37% en 2006 et de 24% en 2010. Le commerce électronique devient de plus en plus concurrentiel, ce qui se traduit par une réduction du chiffre d'affaires moyen par site. FTB/ACT/