BOEING : le 787 suscite de nouvelles inquiétudes

14/08/2013 - 15:11 - Option Finance

(AOF) - Le 787 semble un avion maudit. Immobilisé de fin janvier à fin avril, le long-courrier de Boeing a enchaîné les déconvenues depuis sa remise en service. En témoigne notamment l'incendie qui s'est déclaré sur un exemplaire d'Ethiopian Airlines le mois dernier alors que l'appareil stationnait, fort heureusement à vide, sur l'aéroport de Londres-Heathrow (Grande-Bretagne). All Nippon Airways, le principal client du " Dreamliner ", vient pour sa part d'annoncer la découverte d'un problème de câblage sur les extincteurs automatiques des réacteurs de 3 d'entre eux. La compagnie japonaise, qui exploite 20 Boeing 787 et a décelé la défaillance dans le cadre d'opérations de maintenance, cherche maintenant à déterminer si celle-ci a pu provoquer un dysfonctionnement des extincteurs en cas d'incendie sur un réacteur. Son homologue Japan Airlines (JAL) n'a pas tardé à réagir, ordonnant à l'un de ses " Dreamliner " qui devait rallier Helsinki (Finlande) de faire demi-tour afin de procéder à une inspection. Les 10 exemplaires qu'elle a acquis sont désormais en cours d'inspection. Qui sait si le 787 ne fera pas une nouvelle fois l'objet d'une mise à pied.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association Internationale des Transports Aériens (Iata) a revu à la hausse ses prévisions pour le bénéficie cumulé des compagnies aériennes cette année. Il pourrait atteindre 10,6 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 671 milliards. C'est 2,2 milliards de mieux que sa précédente prévision. Cette amélioration provient d'une demande plus forte que prévu au premier trimestre, et surtout, du retour à la croissance du fret aérien, qui pourrait augmenter de 2,7% cette année. Les perspectives de croissance du trafic passagers ont également été revues à la hausse par l'Iata, qui table sur 5,4% en 2013, contre 4,5% prévus précédemment. Les compagnies européennes sont toujours à la peine avec un modeste bénéfice cumulé prévu d'environ 800 millions d'euros. C'est peu comparé à celles d'Asie-Pacifique (4,2 milliards de dollars) et d'Amérique du Nord (3,6 milliards de dollars).

Aéronautique - Défense

Les équipementiers français pourraient sérieusement pâtir des incidents survenus avec le Boeing 787 Dreamliner. Safran, Thales et Zodiac commercialisent chacun pour plusieurs millions de dollars d'équipements par appareil. Ainsi Safran fournit, entre autres, les freins électriques et le train d'atterrissage, ainsi qu'une partie du réseau électrique. Zodiac fournit, lui, le convertisseur de puissance du système électrique ainsi que de nombreux autres équipements tels que cadres de hublot et fauteuils. Quant à Thales, c'est celui qui est le plus en mauvaise posture car certains de ses équipements semblent être impliqués dans deux des incidents survenus, notamment le feu électrique. Quant à Airbus il risque également de subir le contrecoup : la mise en service de son nouveau long-courrier, l'A350, pourrait être retardée si la procédure de certification des nouveaux avions est désormais rallongée. FTB/ACT/