CARREFOUR : résultats en hausse et recul de la dette au premier semestre

29/08/2013 - 08:34 - Option Finance

(AOF) - Carrefour a publié des résultats en hausse mais légèrement inférieurs au consensus pour son premier semestre d'exercice 2013. Le résultat net part du groupe du distributeur passe de 3 millions à 902 millions d'euros. Son résultat opérationnel courant gagne 4,9% (7,7% à changes constant) à 766 millions d'euros. Le consensus Reuters attendait 771 millions d'euros pour ce dernier. Les ventes, elles, sont en léger recul de 0,8% en données publiées, à 36,464 milliards d'euros, mais progressent hors effets de change, de 1,4%. Quant à la dette nette, elle recule de 3,7 milliards à 5,894 milliards d'euros. En termes de ventilation géographique, les ventes de Carrefour cèdent 0,3% en France, son premier marché qui représente plus de 46% de son chiffre d'affaires. Dans le reste de l'Europe, elles reculent de 4,5%. Dans ces deux zones, les effets de changes sont quasi nuls, comme en Asie ou les ventes gagnent 2,7%, à 3,388 milliards. En Amérique latine, en revanche, les ventes progressent de 1,1% en données publiées et de 13,3% hors effets de change, à 6,953 milliards d'euros. " Dans un contexte où la consommation se durcit partout dans le monde et où les taux de changes sont volatiles, Carrefour maintient son cap. Les priorités 2013 annoncées lors de la publication des résultats annuels en mars dernier sont confirmées ", précise le groupe. Il maintient ainsi son désir de poursuivre son expansion en Amérique latine et en Asie, et de lancer une "augmentation maîtrisée des investissements", prévus entre 2,2 et 2,3 milliards d'euros en 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier distributeur européen et deuxième mondial avec trois grands marchés, l'Europe, l'Amérique latine et l'Asie ; - Retour à la stratégie historique du distributeur en 2012 sous l'impulsion de la nouvelle direction avec Georges Plassat à la présidence et Noël Prioux en charge des activités France ; - 3 grands axes stratégiques : décentralisation (redonner du pouvoir au directeur de magasin) ; différenciation (disparition possible du nom Carrefour des supermarchés et des magasins de proximité) ; focalisation des investissements sur un nombre plus limité de pays et valorisation de l'immobilier en exploitant les réserves foncières ; - Retour à la croissance des ventes en France en fin d'année grâce à la simplification de l'offre et à une politique de promotions et de baisses ciblées des prix ; - Relance des investissements, en rénovation en France, en expansion au Brésil et en Chine ; - Poursuite du dynamisme en Amérique latine et signature d'un accord stratégique en Turquie ; - Amélioration de la situation financière, avec le rachat anticipé de 1,35 MdUSD d'obligations en juin 2013.

Les points faibles de la valeur

- Des parts de marché en France encore inférieures à leurs plus hauts passés, avec un chiffre d'affaires qui continue de baisser dans les hypermarchés (hors essence) ; - Erosion du chiffre d'affaires en Europe hors France ; - Difficultés en Chine et, surtout, à Taïwan ; - Rentabilité à un plus bas historique en France ; - Part encore élevée de la France qui pèse plus de la moitié du chiffre d'affaires tandis que celle des pays émergents reste plus faible que celle de Casino ; - Endettement toujours élevé qui bloque le développement ; - Absence de stratégie Internet ; - Méfiance des investisseurs après une succession d'avertissements sur résultats.

Comment suivre la valeur

- Baisse du pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays européens où Carrefour est présent (Belgique, Espagne, France et Italie) et qui commence à impacter les achats de produits alimentaires auparavant peu cycliques ; - Sensibilité aux cours des matières agricoles et, plus ponctuellement, aux crises alimentaires (viande non traçable, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - Sensibilité élevée aux variations de change du peso argentin et du real brésilien ; - Accélération du redressement en Chine ; - Cotation éventuelle d'une part minoritaire de l'enseigne brésilienne Atacadao, également présente en Colombie et au Maroc ; - Valeur de retournement, le statut de valeur défensive sera long à retrouver ; - Incertitudes à long terme sur l'actionnariat du groupe, depuis l'entrée, en 2011, de Groupe Arnault et du fonds Colony (près de 16 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Selon les données de Kantar Worldpanel, la consommation alimentaire a démontré sa capacité de résistance l'an passé. En effet, le secteur des produits de grande consommation (PGC) et des produits frais LS (Laitiers & Surgelés) a bénéficié d'une croissance de 2,1% en France, portée par la progression des volumes. La stratégie de prix bas a été payante sur notre territoire en 2012. Leclerc a bénéficié de son image d'enseigne la moins chère et a affiché de meilleures performances que ses concurrents. Son activité en France a progressé de 7% (hors carburant) à 32,3 milliards d'euros et de 7,5% avec carburant, à 40,7 milliards. A 18,6%, sa part de marché, qui a gagné 0,7 point l'an passé, se rapproche de celle de son principal concurrent, Carrefour. Ce dernier détient une part de marché de (20,6%) sur le marché français. En revanche l'activité de Casino a reculé de 0,8% en France, et même de 7,7% pour les seuls hypermarchés Géant. FTB/ACT/