SAFRAN acquiert la participation de Rolls-Royce dans un programme commun de turbines d'hélicoptère

02/09/2013 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Safran a annoncé ce matin avoir finalisé l'acquisition de la participation de Rolls-Royce dans leur programme commun de turbines d'hélicoptère RTM322. Le montant en numéraire de la transaction s'élève à 293 millions d'euros. De fait, Turbomeca, filiale de Safran leader dans les turbines d'hélicoptère, assumera dorénavant la totalité de la responsabilité de la conception, de la production, du support des produits et des services pour le moteur RTM322. Celui-ci équipe les hélicoptères Apache, EH101 et NH90. "Rolls-Royce s'engage à accompagner pleinement Turbomeca dans la phase de transition au cours de laquelle les activités de Rolls-Royce liées à ce programme feront l'objet d'un transfert progressif", a précisé Safran. Et le groupe français de souligner : "Le programme RTM322 est une priorité pour Turbomeca, qui a la volonté d'en poursuivre le développement technique et commercial et envisage notamment une amélioration de ses performances, ainsi que des investissements afin de répondre sur le long terme aux besoins du segment stratégique du marché des turbines d'hélicoptères les plus puissantes (3 000 shp et au-delà)".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Equipementier aéronautique issu de la fusion Scnema-Sagem, organisé en quatre divisions, la Propulsion (53% du chiffre d'affaires), l'équipement aéronautique (28 %), la Défense (9 %) et la Sécurité (20 %) ; - Stratégie de croissance claire : renforcement et développement de ses leaderships dans la Propulsion, les Equipements aéronautiques et la Sécurité (marché peu cyclique avec une croissance à 2 chiffres) ,à travers un effort d'innovation significatif et une croissance externe ciblée, telles les activités de systèmes électriques de Goodrich acquises en 2012 ; - Partenariat historique (jusqu'en 2040) avec GM sur le moteur civil le plus vendu au monde, CFM56, un catalyseur de croissance pour Safran ; - Récurrence du chiffre d'affaires sur les moteurs de seconde génération avec le passage en atelier de maintenance et forte demande à venir de pièces détachées ; - Hausse des investissements en R&D (deuxième dépositeur de brevets en France en 2012) et en capacité de production ; - Consolidation des activités électriques (Labinal, Safran Power et Goodrich Electrical Power Systems) au sein d'une seule entité afin de mieux répondre aux besoins des futurs avions ; - Visibilité des résultats futurs, cash flows récurrents élevés, situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Manque de taille critique, face à l'éventuelle émergence d'un géant EADS-BAE ; - Impact des restrictions budgétaires de la Défense en France, notamment la baisse du nombre de Rafale commandés par l'aviation ; - Retard accumulé par le programme A350 (avion militaire d'Airbus qui devrait être livré pour le Bourget) et difficultés techniques du B 787 de Boeing ; - Pressions sur les besoins en fonds de roulement, dues aux retards de paiement des administrations ; - Valeur chère en Bourse, avec un cours à ses plus hauts depuis 13 ans.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité aux projets de consolidation du secteur européen -projet avorté de fusion entre EADS et BAE, négociations pour des échanges d'actifs avec Thales ; dossier Zodiac... ; - Capacité de résistance sur les prix lors des négociations tarifaires avec les constructeurs aéronautiques ; - Rachat, d'ici la fin de l'année, des 50 % de Rolls-Royce dans RTM322, moteur d'hélicoptère militaire ; - Retombées des investissements, en croissance externe et interne, au Brésil, 6ème économie mondiale aux besoins solvables et élevés en défense, sécurité et optronique ; - Réalisation des objectifs 2013, relevés fin juillet : hausse de 7 % des ventes et de 20 % du résultat opérationnel ; - Valeur " dollar " non opéable, l'Etat détenant encore 27,1 % des titres (29,4 % des droits de vote), devant les salariés, avec 15 % et 22,7 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les équipementiers français pourraient sérieusement pâtir des incidents survenus avec le Boeing 787 Dreamliner. Safran, Thales et Zodiac commercialisent chacun pour plusieurs millions de dollars d'équipements par appareil. Ainsi Safran fournit, entre autres, les freins électriques et le train d'atterrissage, ainsi qu'une partie du réseau électrique. Zodiac fournit, lui, le convertisseur de puissance du système électrique ainsi que de nombreux autres équipements tels que cadres de hublot et fauteuils. Quant à Thales, c'est celui qui est le plus en mauvaise posture car certains de ses équipements semblent être impliqués dans deux des incidents survenus, notamment le feu électrique. Quant à Airbus il risque également de subir le contrecoup : la mise en service de son nouveau long-courrier, l'A350, pourrait être retardée si la procédure de certification des nouveaux avions est désormais rallongée. FTB/ACT/