ILIAD : les offres de téléphonie mobile dopent l'activité

02/09/2013 - 10:11 - Option Finance

(AOF) - Iliad a publié vendredi soir après la clôture de la Bourse de Paris des résultats en forte hausse au titre de son premier semestre. Le quatrième opérateur de téléphonie mobile français a poursuivi, grâce aux offres à prix réduits de sa marque Free, sa conquête du marché. Le résultat net du groupe a bondi de 78,1% à 141,8 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant s'est apprécié, lui, de 55% à 276,6 millions. Enfin, le chiffre d'affaires d'Iliad a gagné 26,7% à 1,83 milliard d'euros, notamment grâce à l'accroissement de 88% des ventes de la téléphonie mobile à 600,8 millions d'euros. En nombre d'abonnés, le segment mobile est passé, entre le 30 juin 2012 et le 30 juin 2013, de 3,6 millions à 6,795 millions. Le nombre des abonnées haut débit a augmenté, lui, de 7,2% à 5,518 millions. Iliad s'est félicité de la "poursuite du succès commercial" de ses offres mobile. " Sur les six premiers mois de l'année, le groupe a maintenu sa bonne dynamique commerciale en recrutant plus de 1,5 million d'abonnés. Au 30 juin 2013, le groupe comptait près de 6,8 millions d'abonnés mobiles, soit une part de marché de 10,3% ", précise-t-il. En termes de perspectives, le groupe s'est fixé un objectif de chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros à l'horizon 2015, et l'atteinte d'une couverture par son réseau mobile de 75% à fin 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Référence sur le marché de l'Internet avec sa marque Free et une offre " triple play " (téléphonie fixe, internet, télévision) " low cost " ayant bousculé les autres opérateurs ; - Croissance organique toujours dynamique dans l'ADSL, coeur de métier ; - Bonne dynamique d'Arpu dans le fixe ; - Succès de l'offre mobile " low cost " : contribution au quart du chiffre d'affaires 2012 après un lancement en début d'année et portant à 8 % ses parts de marché en France. Objectif de 15% à moyen terme (2014-2015) à portée de main avec le nouveau forfait à 2 euros lancé en décembre 2012 ; - Activité téléphonie mobile très rentable et forte croissance attendue dans le fixe ; - Société profitable depuis de nombreuses années grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle Internet.

Les points faibles de la valeur

- Marché mobile français entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de sa déflation tarifaire ; - Intensification de la concurrence dans le " triple play " et succès des offres " quadruple play " (téléphonie fixe et mobile, Internet, télévision) ; - Aucune présence hors de France ; - Dépendant de l'accord d'itinérance avec France Télécom et réseau de distribution encore limité ; - Retard stratégique dans la course aux licences 4G ; - Faible génération de cash flow à court terme en raison des récents investissements.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance ; - Lancement à l'automne 2013 d'offres subventionnées dans le mobile (majoration de l'abonnement avec proposition de téléphone à l'abonné) ; - Réussite de la stratégie de connexion par fibre optique qui nécessitera 1 milliard de capex sur six ans ; - Corrélation entre la valorisation boursière et la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox ; - Objectif d'une couverture mobile de 75 % de la population à la fin 2014 et d'une part de marché de 25 % à long terme ; - Objectif dans Internet d'une part de marché de 25 % à long terme ; - Objectif d'un chiffre d'affaires supérieur à 4 MdEUR en 2015 ; - Valeur à ses records boursiers historiques en mars 2013, spéculative à terme : proie idéale pour un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché (22 %) en France, le dirigeant-fondateur Xavier Niel détenant 62 % du capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

La fibre optique tarde à se développer en France. Le nombre d'abonnés reste extrêmement faible (315000), même s'il est en forte progression sur un an (+60%) d'après une étude de l'Arcep. Une nette accélération s'est produite fin 2012 : le nombre d'abonnés a augmenté de 45000 sur le seul quatrième trimestre. Or la France compte près de 2,16 millions de foyers reliés au réseau fibre optique, chiffre en hausse de 45% en 2012. D'après une étude du FTTH Council Europe, le taux de pénétration de la FTTH (fibre optique jusqu'à l'abonné) en France n'atteint que 1% du marché de l'Internet, et 2,5% pour la fibre déployée jusqu'au bâtiment (FTTB). La France se place ainsi seulement en dix-huitième position en Europe, tandis que le premier pays du classement est la Lituanie, suivi de la Suède et de la Bulgarie. Cette mauvaise position française dans le classement a déjà été mise en évidence par un rapport de l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe) en mars 2012. Les autorités ont instauré un plan fibre optique pour rattraper ce retard. FTB/ACT/