RENAULT scinde en deux le poste de Carlos Tavares

03/09/2013 - 14:58 - Option Finance

(AOF) - Renault a annoncé mardi un projet d'adaptation de son organisation dans le sillage du départ de son numéro deux, Carlos Tavares. Carlos Ghosn a décidé de ne pas remplacer son directeur général délégué des opérations, brutalement évincé jeudi dernier. Pour conforter son emprise sur le groupe, le PDG de l'ancienne régie a décidé de scinder en deux les anciennes responsabilités Carlos Tavares. Il va créer deux nouveaux postes de directeur délégué, un à la compétitivité, un à la performance, qui seront placés directement sous son autorité. Renault n'a pas encore annoncé qui occuperait ces deux postes. L'objectif de cette évolution est "de renforcer les performances industrielles, commerciales et financières du groupe, et de poursuivre la responsabilisation des régions". Concrètement, la Direction Déléguée à la Compétitivité (Chief Competitive Officer) regrouperait les Directions existantes suivantes : Design, Produits/Programmes, Ingénierie, Achats, Fabrication, Supply-Chain, Qualité et Informatique. Ses missions principales : renforcer le développement d'une gamme de produits attractive, améliorer la compétitivité de l'offre produit, optimiser les coûts, accroître la qualité et renforcer la rentabilité des programmes. La Direction Déléguée à la Performance (Chief Performance Officer) regrouperait pour sa part les Régions Europe, Euromed-Afrique, Eurasie, Amériques, Asie-Pacifique, ainsi que la Direction Commerce et Marketing. Ses missions principales : la croissance, les parts de marché et la profitabilité des ventes. Ce projet d'adaptation du groupe été présenté lundi aux 120 dirigeants réunis en séminaire de rentrée, ainsi qu'au conseil d'administration, et fera l'objet d'une information du Comité central d'entreprise le 9 septembre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième constructeur automobile mondial menant une stratégie de mondialisation après les acquisitions du japonais Nissan, du roumain Dacia et du coréen Samsung Motors ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à prix d'entrée très bas, avec la gamme Entry de Dacia, et sur le gain de parts de marché hors d'Europe (50 % des ventes en Inde, en Chine, au Japon, au Brésil...); - Momentum " produits " à nouveau favorable avec plusieurs lancements : Clio IV fin 2012, renouvellement de toute la gamme Entry à partir de fin 2012, renouvellement des segments C et D à partir de 2013 ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Plan produit dynamique et adapté à la demande locale dans les pays émergents ; - Entrée en Russie avec la montée programmée au capital d'Avtovaz (25 % à mi-2013) qui contrôle 40 % de son marché; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe où les ventes d'automobiles s'effondrent ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures ; - Effondrement du bénéfice semestriel dû à des provisions sur l'arrêt des activités d'assemblage en Iran et sur la faillite du partenaire israëlien dans le véhicule électrique Better Place ; - Nouveau refus des autorités chinoises à une implantation industrielle de Renault dans le pays (sa filiale Nissan y est présente depuis 2003) ; - Image de la direction ternie par le faux scandale d'espionnage industriel en 2011 et le manque de transparence sur la rémunération du président.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " de moins en moins européen ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Montée en puissance des nouveaux modèles Clio, Captur, Sandero et Zoe ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " toute électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Réduction des stocks qui ont gonflé en début d'année ; - Réalisation des objectifs 2013 de hausse des ventes mondiales et d'une marge opérationnelle positive dans la branche automobile ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (15,01 %), devant la filiale Nissan (participation croisée de 15 %) puis l'allemand Daimler.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les experts estiment que le marché français devrait reculer de 9% à 10% en 2013, certains d'entre eux ayant abaissé leurs prévisions de marché. Un ralentissement de la baisse du marché était attendu en mars mais elle ne s'est pas produite. Sur le premier trimestre les ventes de voitures neuves ont dégringolé de 15% en France. La chute du marché pourrait être moins marquée sur la fin de l'année grâce à une base de comparaison plus favorable. En effet, les ventes de voitures ont été faibles sur le deuxième semestre 2012. Le succès des véhicules en cours de lancement pourrait même susciter un léger rebond du marché. FTB/ACT/