La situation actuelle dans les émergents n'est pas comparable à celle de 1997, assure Carmignac Gestion

05/09/2013 - 11:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - La situation financière du monde émergent est profondément différente de la crise connue par ce dernier en 1997, estime Didier Saint-Georges, membre du Comité d'Investissement de Carmignac Gestion, dans sa lettre mensuelle. Et pour cause : très durement sanctionnés par cette crise des années 1990, les pays émergents y ont puisé la détermination de construire leur croissance de 2002 à 2011 sur un tout autre modèle. Les pays asiatiques et latino-américains ont cette fois veillé à contenir leur niveau de dette externe (de l'ordre de 30% du PIB en Asie du Sud-Est), souligne le gérant. Et de rappeler que le taux de change des principales monnaies émergentes est aujourd'hui flexible. Cette conjonction de taux de change flexible et d'une faible dépendance externe leur procure aujourd'hui mieux que de la robustesse : une forme d'"anti-fragilité". En effet, non seulement leur monnaie peut s'affaiblir sans entamer leur solvabilité, et agit donc comme un amortisseur de choc, mais cet affaiblissement pourra même leur conférer au final un avantage de compétitivité externe qui facilitera mécaniquement un rétablissement de leurs équilibres extérieurs. L'effondrement d'une devise demeurerait bien entendu un phénomène très déstabilisant pour le pays concerné (l'anti-fragilité a ses limites). Mais, autre progrès radical par rapport à 1997, la plupart des pays émergents peuvent aujourd'hui s'appuyer sur des réserves de change considérables pour éviter le pire. Enfin, la faiblesse du prix des matières premières et la faible croissance globale évitent largement que la baisse des monnaies soit inflationniste. AUT/MAF