PEUGEOT recommande une modération salariale sur 3 ans

06/09/2013 - 09:06 - Option Finance

(AOF) - Dans le cadre de l'accord de compétitivité que la direction de Peugeot négocie actuellement pour trois ans, il a été proposé aux salariés un gel des augmentations générales de salaires en France en 2014 et des hausses limitées en 2015 et 2016. Les propositions d'évolution pour réduire le coût du travail portent notamment sur l'ajustement de primes et pratiques extra-légales ou extra-conventionnelles, comme certaines primes liées au régime de travail (nuit et samedi), la prime de rentrée ou l'abondement au Plan d'Epargne Prévoyance. Ces mesures permettraient de contribuer au redressement du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot et Citroën, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine, au Brésil et en Russie ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Accélération des ventes en Chine au 1er semestre 2013 où près d'1 million de voitures seront assemblées en 2015 après le démarrage d'une 3ème usine puis 4ème usine sur place ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés au marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France, malgré le rebond des ventes en juillet ; - Dépréciation des actifs automobiles de 4,7 milliards d'euros début 2013 qui reflète la succession d'erreurs stratégiques des dernières années : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme, forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Risques d'exécution du plan de redressement (plus de 11 000 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014) en raison d'une structure de coûts encore élevée, et du caractère " politique " du dossier, l'Etat ayant apporté sa garantie à la banque PSA Finance, jusqu'en 2015, avec l'accord de la Commission européenne ; - Situation financière très tendue, avec une dérive de la consommation de cash, que le groupe veut réduire de moitié à 1,5 MdEUR d'ici la fin 2013 ; - Alliance avec GM jugée trop limitée mais pouvant aussi inciter les autres partenaires de PSA (BMW et Mitsubishi) à déliter leurs liens.

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et de la consommation des ménages européens ; - Interrogations sur le succès du crossover urbain 208 et de la 301, d'une part, du plan de restructuration d'autre part ; - Elargissement à la Russie ou l'Amérique latine de l'alliance avec GM, pour l'heure limitée à l'Europe et dont les synergies attendues, de 2 milliards d'euros à terme, ne seront effectives qu'à partir de 2014 ; - Manque de lisibilité sur la stratégie du groupe malgré la réduction de moitié des pertes au premier semestre 2013 ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot (30,3 % du capital et 45,1 % des droits de vote), réputée pour sa " prudence légendaire ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les experts estiment que le marché français devrait reculer de 9% à 10% en 2013, certains d'entre eux ayant abaissé leurs prévisions de marché. Un ralentissement de la baisse du marché était attendu en mars mais elle ne s'est pas produite. Sur le premier trimestre les ventes de voitures neuves ont dégringolé de 15% en France. La chute du marché pourrait être moins marquée sur la fin de l'année grâce à une base de comparaison plus favorable. En effet, les ventes de voitures ont été faibles sur le deuxième semestre 2012. Le succès des véhicules en cours de lancement pourrait même susciter un léger rebond du marché. FTB/ACT/