EADS : VietJetAir plébiscite à son tour l'A320 NEO

25/09/2013 - 15:23 - Option Finance

(AOF) - Journée faste pour Airbus qui, outre des commandes de plusieurs dizaines d'A320 NEO (New Engine Option) et CEO (Current Engine Option) émanant de compagnies aériennes chinoises et l'annonce du lancement d'une version régionale de l'A330-300, a séduit un nouveau client : la compagnie low cost vietnamienne VietJetAir. Celle-ci a signé un protocole d'accord visant à acquérir jusqu'à 92 appareils membres de la famille A320, dont 62 commandes fermes. Elle exploitera en outre 8 appareils supplémentaires dans le cadre de contrats de leasing auprès de sociétés externes, a précisé l'avionneur européen. Dans le détail, VietJetAir, qui déboursera 6,4 milliards d'euros, va acquérir quarante-deux A320 NEO, quatorze A320 CEO et six A321 CEO auxquels il faut ajouter trente options pour, là aussi, des appareils de la famille A320. VietJetAir exploite d'ores et déjà huit A320, dans le cadre d'un contrat de leasing. Cette semaine, le transporteur a réceptionné son neuvième A320 neuf, livré par Airbus via la société de leasing américaine AWAS. "Cet accord substantiel conforte la place des appareils de la famille A320 en tant que monocouloirs de prédilection sur le marché d'Asie du Sud-est en rapide expansion", a commenté John Leahy, Chief Operating Officer Customers d'Airbus. Avec plus de 9 800 appareils commandés et plus de 5 700 livrés à quelque 385 clients et utilisateurs, la famille A320 constitue actuellement la famille de monocouloirs best-seller dans le monde, a enfin souligné le groupe européen. (G.D)

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Réorganisation, à partir de 2014, en 3 divisions : aéronautique civile avec Airbus, défense et espace par l'intégration dans une entité unique des activités dispersées entre Airbus Militaire, Astrium (leader européen des programmes spatiaux) et Cassidian (électronique de défense) et, enfin Airbus Helicopters qui remplacera Eurocopter ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus, qui donnera son nom au groupe en 2014, lors du lancement de la réorganisation sectorielle ; - Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé, encore renforcé lors du salon du Bourget, avec plus de 800 appareils commandés; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A 350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin, en Chine en septembre et à Dubaï en novembre ; - Poursuite du plan " Vision 2020 ", initié en 2009 et visant à un équilibre entre l'aviation commerciale et les autres activités, à un doublement à 25 % de la part des services dans le chiffre d'affaires, à un renforcement à l'international avec 40 % des approvisionnements hors Europe ; - Obtention de 1 000 commandes d'Airbus à la fin 2013 ; - Rumeurs de cession des participations minoritaires : 37,5 % dans MBDA, 30 % Arianespace et 46,3 % dans Dassault Aviation ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

La Commission Européenne a mis en place un plan de soutien de 4 milliards d'euros pour le secteur aéronautique d'ici 2020, pour lui permettre de développer le futur avion " vert ". L'objectif est de poursuivre les efforts dans le cadre du plan " Clean Sky ", pour réduire de moitié les émissions de CO2 du transport aérien d'ici à 2020. Lancé en 2008, avec un budget initial de 1,6 milliard sur sept ans, ce plan aurait déjà permis d'atteindre un tiers de l'objectif. La mise au point des prochaines générations d'avions et d'hélicoptères à l'horizon 2030 est également en ligne de mire. Les petites et moyennes entreprises de l'aéronautique ainsi que les instituts de recherche universitaire bénéficieront pour près d'un tiers des subventions européennes. FTB/ACT/