VEOLIA ENVIRONNEMENT conteste la réclamation de du Conseil Exécutif de Corse

26/09/2013 - 15:46 - Option Finance

(AOF) - En réponse aux rumeurs du marché, Veolia Environnement a été informé de la décision du Président du Conseil Exécutif de Corse, Paul Giacobbi, de recouvrer auprès de la SNCM, filiale à 66% du groupe, un montant de l'ordre de 200 millions d'euros et de rechercher, le cas échéant, la responsabilité de Veolia Environnement à cet égard. Dans un communiqué, Veolia Environnement conteste fermement toute réclamation qui pourrait être faite à son encontre et confirme qu'elle n'a aucun engagement à l'égard de la SNCM dans ce cadre. A la suite d'une plainte de sa rivale Corsica Ferries, Bruxelles a condamné la SNCM à rembourser 220 millions d'euros d'aides publiques perçues entre 2007 à 2013. Pour les spécialistes, cette décision de l'homme fort de l'ile signe la condamnation à mort d'une SNCM déjà en grande difficulté. Une décision surprenante alors que la compagnie vient de décrocher un marché vital : celui de la délégation de service public (DSP). En remportant l'appel d'offres pour la liaison entre Marseille et la Corse, que l'Assemblée territoriale corse subventionne afin d'en maintenir le prix à un niveau abordable pour les insulaires, la SNCM semblait avoir assuré sa survie financière. Selon le site internet du Point, "la subite décision de lancer une torpille à l'ex-opérateur historique ne doit pour autant rien au hasard. Ce vendredi est prévu chez Veolia un conseil d'administration décisif au cours duquel le P-DG, Antoine Frérot, est censé faire voter une rallonge de 30 millions d'euros destinée à pallier les problèmes de trésorerie de la compagnie". La soudaine volte-face Paul Giacobbi pourrait s'expliquer par sa volonté de faire émerger, selon les souhaits des nationalistes, une compagnie locale. Tout en donnant au passage un coup de pouce à Corsica Ferries, dont l'élu est réputé proche.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des services à l'environnement - eau pour 41 % du chiffre d'affaires, propreté pour 31 % et énergie pour 26 % ; - Présence forte à l'international; - 3 grands moteurs de croissance : urbanisation, gestion de la rareté des ressources, renforcement des réglementations ; - Métiers (et contrats) de long terme assurant une récurrence du chiffre d'affaires ; - Fort potentiel de développement du modèle de gestion déléguée dans le monde (moins coûteux pour les clients que celui de la régie) ; - Belle résistance des activités d'énergie ; - Relèvement du plan d'économies à 750 MEUR, contre 470 MEUR initialement, d'ici fin 2015 ; - Premières réussites dans le désendettement du groupe.

Les points faibles de la valeur

- Cyclicité d'une partie des activités mise en évidence par la crise (baisse des tarifs en Allemagne, renégociation des contrats en France, fin du contrat d'Indianapolis...) ; - Contexte économique peu porteur sur le court terme, avec des pressions sur les marges dans l'eau et une baisse des volumes et du prix des matières premières secondaires dans les déchets ; - Secteur des " utilities " à la peine en Bourse : inquiétudes sur la pression tarifaire des autorités publiques en Europe, sur la capacité à générer des cash flows suffisants, et sur les conséquences règlementaires de l'accident nucléaire au Japon ; - Perte de confiance des investisseurs à l'égard du plan de restructuration " Convergence " lancé fin 2011 et sur le timing du retour à la rentabilité du groupe ; - Endettement encore élevé et création de cash-flow insuffisante malgré les cessions d'actifs (eau régulée au Royaume-Uni, déchets solides aux Etats-Unis...) et l'émission d'emprunts perpétuels ; - Remise en cause du statut de valeur de rendement.

Comment suivre la valeur

- Valeur de restructuration (longtemps perçue comme une valeur défensive et de croissance) ; - Réussite et coût social, encore non chiffré, du plan de restructuration ambitieux annoncé en mai 2013 : réorganisation du groupe par pays et non plus par divisions - eau, déchets, énergie -, mutualisation des fonctions supports -achats, marketing et systèmes d'information, et recentrage de l'activité ; - Renouvellement des contrats de concessions d'eau en France, où Veolia dégagerait une rentabilité double de celle de Suez et où les municipalités sont de plus en plus vigilantes ; - Montée en puissance des activités avec les clients industriels (à 50 % du chiffre d'affaires, contre 35 % aujourd'hui), au détriment des clients municipaux ; - Renforcement de l'activité dans les zones à forte croissance, avec un objectif de 50 %, mais non daté ; - Capacité à faire accepter son plan social dans le secteur de l'eau en France ; - Retrait progressif du capital de Veolia Transdev (Transport) au profit de la Caisse des Dépôts ; - Capital ouvert mais valeur non " opéable ", le premier actionnaire étant la Caisse des Dépôts (9,3 % du capital).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/