EUROTUNNEL a reçu l'appui de Paris et Londres contre Bruxelles

27/09/2013 - 17:18 - Option Finance

(AOF) - Paris et Londres vont rejeter la demande de la Commission européenne visant à faire baisser le niveau des péages facturés par Eurotunnel dans le tunnel sous la Manche, a déclaré vendredi le PDG de l'entreprise Jacques Gounon. Le dirigeant a une nouvelle fois rejeté les critiques de Bruxelles et estimé que ses principes de tarification, basés sur ses coûts à long terme, étaient conformes à la réglementation européenne. Bruxelles a initié le 21 juin dernier une procédure d'infraction à l'encontre de la France et du Royaume-Uni pour de potentiels manquements dans la transposition des directives européennes au Tunnel sous la Manche. La Commission européenne a émis des griefs concernant l'existence d'une méthode d'imputation des coûts, la conformité de la structure tarifaire d'Eurotunnel avec les principes de tarification des directives ainsi que la Convention d'Utilisation, qui n'autoriserait pas un libre accès à toutes les entreprises ferroviaires.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Transporteur ferroviaire exploiteur de la ligne transmanche en concession jusqu'en 2086 (80 % du chiffre d'affaires), diversifié dans le fret ferroviaire au sein de la division Europorte (3ème britannique, maintenance ferroviaire de huit ports en France) ; - Investissements en infrastructures (très coûteux) déjà réalisés ; - Nouveaux trains dans le tunnel générant un chiffre d'affaires additionnel sans coûts additionnels majeurs ; - Ouverture, à partir de fin 2015, du tunnel à l'allemand Deutsche Bann, pour des liaisons Londres-Francfort ou Londres-Amsterdam, soit 3 à 4 millions de passagers en plus par an, contre 10 millions aujourd'hui ; - L'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Vers une hausse régulière du dividende.

Les points faibles de la valeur

- Activité soumise aux aléas des décisions réglementaires : d'une part, la Commission de la concurrence anglaise a interdit d'exploiter les ex-navires de SeaFrance, d'autre part le groupe a été sommé, en juin 2013, par la Commission européenne d'abaisser ses tarifs d'utilisation du tunnel ; - Concurrence des compagnies aériennes entre Paris et Londres ; - Dette financière sous contrôle mais encore significative.

Comment suivre la valeur

- Incertitudes sur le business model du groupe à la suite de la mise en demeure par la Commission européenne d'abaisser les tarifs et de raccourcir les conventions qui allouent pour 65 ans les capacités de transport par le tunnel à certaines entreprises ferroviaires ; - Décalage persistant entre la modestie des résultats financiers et la santé financière recouvrée (free cash flow positif depuis 2008) ; - Sensibilité à la conjoncture économique, notamment en France, Royaume-Uni et Belgique, et aux flux touristiques entre ces pays ; - Sensibilité à la parité euro-livre sterling ; - Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations (Amsterdam, Francfort, Cologne), investissements dans les tunnels alpins à l'étude et appels contre les décisions des Commissions européenne et anglaise ; - Tour de table désormais mieux équilibré avec plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/