ARCELORMITTAL signe un accord stratégique en Algérie

30/09/2013 - 09:49 - Option Finance

(AOF) - ArcelorMittal et la compagnie algérienne publique Sider ont finalisé un accord stratégique portant sur un plan d'investissement de 763 millions de dollars pour développer le complexe sidérurgique d'Annaba et les mines de Boukhadra et Ouenza, a fait savoir hier le numéro un mondial de la sidérurgie. Le principal objectif de ce dernier, qui a par ailleurs indiqué que le pacte d'actionnaires sera scellé ces prochains jours, est de doubler la capacité de production de l'usine d'Annaba, de 1 à 2,2 millions de tonnes à l'horizon 2017. Cet accord, qui prévoit entre autres la rénovation complète du haut fourneau d'Annaba ou encore la construction d'une nouvelle filière électrique, intervient quelques jours après que l'Etat algérien a pris le contrôle de 51% du complexe pour un dinar symbolique. Le marché algérien occupe une place de choix pour ArcelorMittal, considérant que le pays importe pour 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques chaque année, soit environ 80% de ses besoins en acier.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial de la sidérurgie, intervenant en Europe (45 % des ventes), Amériques (39 %) et Afrique-Asie (16 %); - Intégration verticale des activités, de l'extraction à la distribution, ce qui limite la dépendance aux cours des matières premières : aciers plats (32 % des ventes), aciers longs (26 %), produits tubulaires (12 %), négoce (19 %) et mines (6 %) ; - Fortes positions dans les pays émergents, notamment le Brésil et l'Afrique du Sud ; - Statut boursier de pure player depuis la scission de l'activité Acier Inoxydable, cotée en Bourse depuis 2011 sous le nom d'Aperam.

Les points faibles de la valeur

- Surcapacités industrielles en Europe et aux Etats-Unis entraînant des fermetures de sites (Florange en France, Liège en Belgique) et retards dans la construction des sites indiens de Jharkhand et Odisha ; - Creusement des pertes au deuxième trimestre 2013, à 780 MEUR contre 345 MEUR au trimestre précédent et révision en baisse du bénéfice d'exploitation prévu pour 2013 ; - Faiblesse persistante de la rentabilité de la branche aciers plats carbone dans les Amériques ; - Endettement encore élevé, attendu à 17 MdEUR à fin 2013, aux coûts financiers alourdis par la dégradation de la note crédit, ramenée à la catégorie spéculative par les agences de notation et ce, malgré une augmentation de capital en janvier 2013 ; - Programme de cessions, notamment d'actifs miniers, contraint par l'endettement ; - Forte sensibilité à l'évolution des prix de l'acier, en baisse depuis le début de l'année 2013, 80 % des ventes s'effectuant au prix " spot " (prix de marché) ; - Valeur proche de ses plus bas historiques.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité aux prix du minerai de fer et à la dynamique de croissance des pays émergents, notamment la Chine et, aussi, aux politiques de protection de l'acier en Europe où fonctionnent seulement 16 des 21 hauts-fourneaux du groupe ; - Politique d'acquisition du groupe menée parfois à des prix élevés, avec un risque sur le rachat de ThyssenKrupp Alabama ; - Réalisation du plan de baisse des coûts, d'un montant de 3 MdEUR entre 2013 et 2015, et du plan de réduction de la dette qui devra être ramenée à 15 MdEUR à moyen terme ; - Poursuite des fermetures de hauts-fourneaux en Europe et évolution du projet de cession, à l'état algérien, de la participation de 70 % dans la filiale Annaba, propriétaire du complexe sidérurgique El Hadjar ; - Comptes publiés en dollar ; - Aucun attrait spéculatif : l'entreprise est détenue à 39,35 % par la famille Mittal ; - Faible protection des actionnaires minoritaires en droit luxembourgeois pour la seule société du CAC 40 de droit luxembourgeois.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Procurant des marges intéressantes, la production de minerai de fer séduit les grands acteurs. BHP Billiton a annoncé une treizième année de production record avec 187 millions de tonnes sorties de ses mines, un chiffre qui a bondi de 17%. Du fait de dizaines de millions de tonnes supplémentaires produites, le marché du minerai de fer pourrait devenir excédentaire dès 2013. En effet, la Chine, qui représente le premier importateur en consommant 60% de la production mondiale, affronte un ralentissement de sa croissance. En juin dernier, ses importations de minerai étaient au plus bas depuis quatre mois. Pourtant le brésilien Vale assure qu'il ne constate aucun signe d'affaiblissement de la demande chinoise. Pour preuve : Vale, Rio Tinto et BHP, qui fournissent à eux trois 70% de la production mondiale, comptent poursuivre leurs investissements dans le secteur. FTB/ACT/