(AOF / Funds) - Combinée à une détérioration des conditions de financement et à des sorties de capitaux, la forte dépréciation des devises émergentes a naturellement conduit les investisseurs à brandir le spectre d'une "crise des pays émergents", estime Groupama AM dans son point mensuel Environnement économique. Les catalyseurs - au départ, des anticipations de resserrements monétaires de la Fed - ainsi que les fondamentaux de cette crise sont relativement classiques et peuvent justifier la notion de crise. Les raisons profondes et la façon dont cette crise se traduit diffèrent toutefois des précédents épisodes de crise des pays émergents. La récente baisse des actifs émergents ne ressemble en effet ni à la crise des pays d'Amérique Latine dans les années 1980, ni à celle des pays asiatiques dans les années 1990 ni enfin à celle de 2008. Pour mémoire, la crise des années 1980 était due à des politiques économiques laxistes ayant conduit à des excès d'endettement insoutenables à toute la région puis à un défaut de paiement généralisé. La crise des années 90 (essentiellement asiatique) provenait de son côté d'une surestimation de la croissance qui a provoqué un surinvestissement, puis des déséquilibres externes qui ont rendu les systèmes de change fixe intenables au fur et à mesure que les réserves en devises diminuaient. Enfin, la crise de 2008 s'expliquait par une montée générale de l'aversion pour le risque. AUT/MAF