TF1 : LCI veut devenir gratuite

30/09/2013 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - LCI pourrait fermer si elle demeurait sur les bouquets payants, a déclaré ce lundi en substance Nonce Paolini. Le PDG de TF1 espère obtenir l'autorisation de transformer en chaîne gratuite la chaîne d'information en continu de son groupe qui est actuellement disponible uniquement en contrepartie d'un abonnement. Elle ne cesse, depuis plusieurs années, de perdre des parts de marchés au profit de ses concurrentes gratuites iTele, du groupe Vivendi, et BFM TV, appartenant à NextRadioTV. Le groupe TF1 avait déjà tenté en 2011 de demander son passage en gratuit et pourrait retenter sa chance dans le cadre d'un projet d'extension des compétences du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Après un passage devant les députés, un amendement au projet de loi relatif à l'indépendance de l'audiovisuel public doit être débattu prochainement au Sénat qui donnerait la capacité au gendarme de l'audiovisuel français d'autoriser le passage d'une chaîne du payant au gratuit.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première chaîne française avec près de 30 % de parts de marché dans la télévision en clair ; - Des marques fortes :TF1, Eurosport, TMC dans la télévision, Metro dans la presse écrite ; - Première régie publicitaire en France, avec une expertise pluri-média remarquable ; - Avance dans la TNT, avec TMC (même si le succès récent de D8 commence à menacer la position de leader de TMC dans la TNT) ; - Poids croissant, à 30 % du chiffre d'affaires, des diversifications dans le mix-produit -télé-achat, e-commerce, contenus vidéo en rattrapage et à la demande, exploitation de licences, spectacles musicaux... ; - Stratégie pertinente dans la TV connectée (plateforme MyTF1 désormais disponible sur smartphone avec CONNECT) ; - Capacité à maîtriser le coût des programmes.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marché publicitaire français, caractérisé par des pressions sur les prix et les volumes et pertes de marché publicitaire au début 2013 au profit de M6 ; - Relance de la fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et l'arrivée de Canal+ dans la TV gratuite ; - Envolée des coûts de retransmission des matchs de football et arrivée de la concurrente beIN Sport ; - Faible présence à l'international, malgré Eurosport International.

Comment suivre la valeur

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Univers audiovisuel en profonde mutation : poids croissant d'Internet, fragmentation des audiences avec la TNT, développement de la VOD (vidéo à la demande) et de la TV connectée ; - Négociations exclusives avec Discovery, qui entrerait dans Eurosport sur la base d'une valorisation, de 850 MEUR, plus élevée qu'estimée par les analystes financiers ; - Après l'avertissement sur chiffre d'affaires lancé en mai 2013, accélération du plan d'optimisation des coûts lancé en 2012 : après 15 MEUR réalisés l'an dernier, encore 70 MEUR au moins à trouver d'ici 2014 ; - Incertitudes sur l'impact de la baisse du chiffre d'affaires publicitaires sur la rentabilité semestrielle du groupe, qui sera donnée le 5 juillet prochain ; - Capital verrouillé par Bouygues, actionnaire à hauteur de 43,7 %, et par l'impossibilité législative d'une OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La diffusion des quotidiens nationaux a été stable l'an passé. Si la diffusion en France a reculé de 5% en décembre, suite aux mouvements sociaux à répétition qui ont touché la distribution, sur l'ensemble de l'année le constat est meilleur. Les quotidiens nationaux d'information (hors éditions du dimanche et Le Parisien, classé dans les quotidiens régionaux) sont parvenus à stabiliser leurs ventes, à un peu plus de 1,4 million d'exemplaires en moyenne par jour. En 2011, leurs ventes avaient reculé de 1,4%. Cette tendance peut s'expliquer par les élections présidentielles et législatives ainsi que par une actualité internationale mouvementée. A l'issue de trois mois de négociations, les éditeurs de presse et Google ont réussi à trouver un accord. Un fonds de 60 millions d'euros, qui sera abondé par Google, va être créé pour financer les projets numériques de la presse. De plus, comme cela a été décidé précédemment avec la presse belge, le géant d'Internet va aider les éditeurs français à mieux monétiser leurs audiences, grâce à un recours préférentiel à ses instruments commerciaux (AdSense, AdMob, AdExchange). FTB/ACT/