EDF lorgne Citelum

01/10/2013 - 11:03 - Option Finance

(AOF) - Société spécialisée dans l'éclairage public et l'équipement électrique urbain, Citelum est dans le viseur d'EDF, qui souhaite la racheter via sa filiale exclusive EDF Développement Environnement (EDEV). L'électricien est à cette fin entré en négociations exclusives avec Dalkia France, a-t-il précisé ce matin dans un communiqué. "Cette opération permettrait au groupe d'enrichir son offre de services aux collectivités territoriales et de s'associer plus efficacement à leur avenir énergétique, clé de leur développement", a souligné le groupe dirigé par Henri Proglio. En cas de succès, le groupe Citelum, qui gère actuellement plus de 2,3 millions de points lumineux, emploie près de 3 500 personnes et a réalisé 74% de son chiffre d'affaires 2012 à l'étranger, deviendrait "le bras armé de l'offre de services du groupe autour de l'éclairage public en France comme à l'international", a également précisé EDF. "Dalkia France s'apprête à démarrer la phase de consultation des instances représentatives du personnel compétentes afin de leur présenter l'offre d'EDEV", a enfin indiqué le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie (fortes positions au Royaume-Uni et en Italie), avec un chiffre d'affaires réparti entre la France pour 52 % et l'international pour le reste ; - Forts besoins énergétiques dans le monde et prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires dont la durée en France passera de 40 à 60, au prix d'investissements de 55 MdEUR qui seront assurés par les actifs dédiés du groupe, la part non cotée étant regroupée au sein de EDF Invest ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Insensibilité au risque " retraite ", les engagements étant répercutés dans les tarifs ; - Forte rentabilité de la filiale italienne Edison, désormais détenue à 97,4 % et fin de l'aventure américaine, déficitaire, dans le nucléaire ; - Forte réduction de l'endettement en 2013 ; - Obtention, en août 2013, de l'autorisation de remonter les tarifs de l'électricité en France, de 5 %, avant 5 autres % en août 2014 ; - Politique généreuse de distribution des dividendes de 55 % à 65 % du résultat courant.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire, interrogations sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Recul des marges en Pologne et en Belgique ainsi que dans le trading ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005, malgré l'orientation à la hausse du titre.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents) avec des prix de l'électricité administrés en France d'où des difficultés à faire passer le coût de maintien du réseau dans les tarifs qui devraient croître de 30 % d'ici 2017, selon la CRE ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; -- Impact sur les profits de la loi Brottes sur l'élargissement de la base des bénéficiaires de tarifs sociaux ; - Sortie de la production en Egypte, qui devrait se traduire par des entrées de cash en 2013 et poursuite des cessions de participations minoritaires (après celle dans le capital du tchèque EPH, interrogations sur les positions dans le suisse Alpic et en Pologne) ; - Garanties de tarifs à obtenir au Royaume-Uni où EDF a été retenu pour la construction du réacteur nucléaire de Hinkley Point ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Réalisation des objectifs 2013 d'une croissance de l'EBITDA de 3 % au moins hors Edison ; - Société publique contrôlée à hauteur de 84,44 % par l'Etat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/