TOTAL lorgne le Mozambique

02/10/2013 - 10:57 - Option Finance

(AOF) - Total, qui a annoncé avant-hier la cession de la totalité de ses actifs Exploration et Production à la National Gas Company de Trinité et Tobago via la vente des sociétés Total Exploration Trinidad B.V et Elf Exploration Trinidad B.V, s'intéresse de près aux gisements de gaz situés au large du Mozambique. La société pétrolière pourrait en effet leur consacrer un investissement de plusieurs milliards de dollars, a indiqué son PDG Christophe de Margerie, lequel cible une partie des licences actuellement détenues par le groupe américain Anadarko et par le géant italien ENI. L'appétence de Total pour le Mozambique s'explique par la découverte d'immenses champs de gaz naturel en eaux profondes au large des côtes du pays, ce qui pourrait faire de lui l'une des locomotives énergétiques du continent noir. Christophe de Margerie s'est déjà entretenu avec le président du Mozambique Armando Guebuza concernant une participation de Total dans un projet de gaz naturel liquéfié (GNL). Le Mozambique estime que le développement de ses infrastructures gazières coûtera au moins 40 milliards de dollars.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Dans le " top 5 " des compagnies pétrolières opérant dans le gaz et le pétrole et organisé en 4 divisions : exploration & production, raffinage, chimie et distribution ; - Visibilité de l'activité, avec une cible de production de 3 Mbep (millions de barils équivalent pétrole) par jour en 2017 contre 2,3 Mbep en 2012, et une accélération de la croissance après 2015, 90 % du potentiel 2017 étant en production ou en cours de développement ; - Taux de 93 % de remplacement des réserves, le plus élevé des majors européennes ; - Stabilisation des investissements nets, dont 80 % en amont ; - Rationalisation du portefeuille d'activités (cessions d'actifs non stratégiques dans l'amont et désengagement partiel du raffinage et pétrochimie) ; - Mise en place de relais de croissance (GNL et gaz de schiste au Canada), avec sélectivité, comme en témoigne la sortie du projet Voyageur au Canada dans les sables bitumeux, qui redonnera de la souplesse financière ; - Petite diversification dans le solaire avec des projets de grande taille, telle la centrale solaire Shams 1 aux Emirats arabes unis ; - Qualité de la génération des flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- Bonne marche de l'activité perturbée par le déclin des champs matures, par la longueur de mise en service des nouveaux gisements et par les variations de quota de l'Opep ; - Exposition aux risques géopolitiques en Afrique, au Nigeria notamment ; - Crise structurelle du raffinage européen amplifiée par la crise économique ; - Recul de la production en début d'année, en raison de l'arrêt d'Elgin en mer du Nord ; - Image ternie auprès du grand public par une série de catastrophes (Erika, usine AZF) et la fermeture médiatisée de la raffinerie de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité aux cours du baril de pétrole et au dollar ; - Réductions de capacité dans le raffinage en Europe pour des raisons structurelles (baisse de la demande de produits pétroliers et prédominance du diesel dans le parc automobile français) ; - Après Voyageur, d'autres cessions à venir (TIGF...) ; - Arrivée en production des 15 projets en développement et redémarrage du champ Elgin en mer du Nord, après une fermeture d'un an ; - Politique de distribution de 50 % du bénéfice, avec service d'acompte.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Le FMI ne prévoit plus qu'une croissance de 3,1% de l'économie mondiale cette année, au lieu de 3,3% précédemment estimé, et de 3,8% en 2014, au lieu de 4%. Tenant compte de la modification de ces prévisions, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement abaissé ses propres estimations de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2013 et 2014. Pour cette année, l'AIE table sur une hausse de la demande de 895.000 barils, soit un total de 90,8 millions écoulés chaque jour, contre 930.000 barils auparavant prévus. Pour 2014, l'AIE continue d'anticiper une accélération de la demande, toutefois moins forte qu'attendue précédemment, sur la base d'une demande journalière supplémentaire de 1,1 million de barils (contre 1,2 million auparavant anticipés). La consommation des pays hors OCDE restera le moteur de la demande pétrolière mondiale, alors que celle des pays de l'OCDE continuera à décliner. FTB/ACT/