Du mieux mais un risque politique toujours (trop) présent

07/10/2013 - 17:18 - Sicavonline - Emmanuel Faik - Avenir Finance IM
Du mieux mais un risque politique toujours (trop) présent

Emmanuel Faik, gérant chez AFIM, revient sur les dernières données macro-économiques, leur influence sur les marchés, ainsi que sur le risque politique.

En dépit de risques politiques persistants, les investisseurs ont profité du mois de septembre pour accroître leur exposition aux actions, mais aussi aux obligations. Le CAC 40 s'est fortement apprécié (+5.33%) et semble installé durablement au-dessus des 4 000 points. Le contexte de croissance faible mais positive, accompagnée d'une inflation basse (+1.3% sur un an en zone euro), qui autorise le maintien d'une politique monétaire très accommodante en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, paraît justifier les derniers développements sur les marchés. Bien que le chômage reste élevé et que la croissance soit loin des niveaux pré-crise, on observe toujours une expansion généralisée de l'activité manufacturière et des services. La publication des derniers indices PMI pour la zone euro et ISM aux Etats-Unis ont confirmé que la brusque hausse des taux de cet été n'avait pas engendré de ralentissement. Sur le Vieux Continent, ce sont les nouvelles commandes à l'export qui créent la dynamique, tandis que la demande domestique progresse plus timidement. Cet environnement favorise les entreprises les plus compétitives, qu'elles soient allemandes (+6,06 % pour le Dax) ou espagnoles (+10,8% pour l'Ibex 35). Dans le même temps, l'euro s'est fortement apprécié (au-dessus d'1,35 dollars) sans menacer les perspectives de croissance : l'obsession française de la nécessité d'un taux de change faible est à nouveau contredite. Les prix à la consommation et à la production restent impassibles, et autorisent les grandes banques centrales à toujours plus d'assouplissement : après les forward guidances de la BCE et la Banque d'Angleterre au début de l'été, c'est au tour de la Réserve Fédérale de surprendre le marché en retardant la fin du Quantitative Easing. Les taux obligataires ont logiquement baissé à la suite de cette annonce, d'environ 40 points de base depuis leur pic courant septembre. La France emprunte à 10 ans à 2.32%, à comparer aux 2.61% payés par le Trésor américain. Les risques pesant sur la croissance persistent et leur nature politique complique l'anticipation de leur impact sur les marchés. En Europe, c'est la menace des nationalistes qui semble s'inscrire dans la durée. Les derniers résultats au Portugal ou en Autriche ne sont guère encourageants pour les partis dits « de gouvernement » ; seuls les citoyens allemands accordent une nette confiance à leurs dirigeants. Il est pourtant urgent de réformer, malgré les pressions de l'opinion, sans quoi le soutien de la BCE risque de s'essouffler. Même aux Etats-Unis, le Congrès fait preuve d'une rare division entre Démocrates et Républicains. Faute d'accord sur la politique fiscale à mettre en œuvre en 2014, le Trésor perdrait en effet sa capacité à émettre des obligations et serait contraint au défaut de paiement dans les prochaines semaines. Le genre de perspective à décourager les investisseurs les plus téméraires. Emmanuel Faik - Avenir Finance IM

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