ALCATEL-LUCENT va supprimer 15 000 emplois dans le monde

08/10/2013 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent dévoilera aujourd'hui un plan de restructuration entraînant la suppression de quelque 15 000 emplois dans le monde, relatent nos confrères des Echos. 5 000 postes seraient par ailleurs créés. 900 licenciements, soit un dixième des effectifs, seraient prévus dans l'Hexagone et 200 embauches envisagées afin d'acquérir de nouvelles compétences. Les sites de Toulouse (Haute-Garonne) et Rennes (Ille-et-Vilaine), eux, sont voués à disparaître, tandis que ceux d'Eu (Seine-Maritime) et Ormes (Loiret) vont être cédés. "Les filiales Entreprise et Câble sous-marin sont de leur côté épargnées par les suppressions d'emplois, mais elles sont destinées à être cédées", ajoute le quotidien économique. "Ce plan est pertinent pour redonner un avenir au groupe", estime Bercy. Porté par Michel Combes, qui a pris ses fonctions de PDG en avril dernier, ce plan porte sur un équipementier télécoms déficitaire depuis 2007.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des trois leaders mondiaux du marché des télécoms, numéro un mondial en accès haut débit (ADSL, FTTx), commutation, transmission optique, intégration triple-play/IPTV ; - Premier équipementier occidental en Chine, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell ; - Budget de R&D parmi les plus élevés du secteur ; - Solidité du segment IP de routage, avec une forte croissance au Japon et en Chine, relais de croissance du groupe, d'où une amélioration des marges en optique ; - Bonne rentabilité des divisions IMS et des Projets VoLTE aux Etats-Unis ; - Remontée de la croissance du segment Accès fixe grâce au positionnement dans la fibre et le vectoring ; - Poursuite de la restructuration de la situation financière par une levée de dette fin 2012 (2 milliards d'euros de dettes gagées) et, en mai, par un rachat anticipé d'obligations 2014, 2015 et 2016 ; - Faible valorisation boursière.

Les points faibles de la valeur

- Part majeure de l'activité dans des marchés concurrentiels, notamment pour la norme " LTE " ; - Malgré un très large portefeuille d'activités, exposition à la concurrence en provenance de solutions alternatives, type partages ou décentralisations de réseaux, ou de nouveaux entrants, tels Akamai, Allot ou HP ; - Encore trop de contrats de services mal margés dans l'infogérance malgré le nettoyage effectué en 2012 ; - Grande faiblesse de la marge opérationnelle et société toujours déficitaire, avec des charges de restructuration qui continueront à peser sur le résultat ; - Rapprochement avec l'américain Lucent toujours peu convaincant 7 ans après ; - Risque de dilution en cas d'augmentation de capital vers la fin 2014 ; - Aucun dividende versé depuis 2006.

Comment suivre la valeur

- Dans la lignée des restructurations très volontaristes annoncées l'an dernier (1,25 MdEUR d'économies sur 2012-2013), le nouveau patron Michel Combes a dévoilé les ambitions du groupe pour 2015, listées dans le plan Shift : une hausse de 15 % des ventes, par rapport à 2012, et une marge opérationnelle de 7 à 8 % ; une stratégie de recentrage sur l'IP/Optique (routeurs, optique terrestre et sous-marine, plateformes) ainsi que sur l'accès à très haut débit, fixe (fibre optique et VDSL) ou mobile (4 G) ; des cessions d'actifs d'un montant de 1 MdEUR ; - Poursuite de la baisse des déficits des fonds de pension ; - Montée en puissance des contrats 4G en Chine et en Espagne ; - Impact positif sur le bénéfice 2013 des mesures de valorisation des brevets ; - Entrée attendue de 3 à 5 partenaires capitalistiques et industriels, dont celle de l'américain Qualcom (un peu plus de 1 %), à hauteur de 5 %, ce qui crédibilisera le plan Shift ; - Valeur spéculative : avec un capital très ouvert (flottant supérieur à 90%) et une part significative d'actionnaires américains, rumeurs récurrentes de rachat par un groupe chinois.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Les ventes de smartphones dépassent désormais celles de téléphones classiques. Au second trimestre 2013, d'après le cabinet d'analyse Gartner, 225 millions de smartphones ont été commercialisés. Ils représentent 51,8% des ventes totales d'appareils de téléphonie mobile. Sur la période, les ventes de 210 millions de téléphones classiques sont en baisse de 21%. Au second trimestre, le marché des smartphones a été particulièrement dynamique en Asie-Pacifique (+74%), en Amérique latine (+55%) et en Europe de l'est (+31%). Samsung Electronics a confirmé son leadership parmi les fabricants de mobiles, avec 107 millions d'appareils vendus (toutes catégories confondues) et 24,7% du marché mondial. Nokia est le second acteur, mais ses positions continuent de se détériorer. Il ne détient plus que 14% du marché mondial, contre près de 20% l'année précédente, en dépit du succès de sa gamme de smartphones Lumia. Avec 71 millions d'unités commercialisées, Samsung Electronics détient une part de marché de 31,7% dans les smartphones. Sur ce créneau ultra-concurrentiel, la part de marché du numéro deux, Apple, a chuté de 18,8% à 14,2% sur un an. LG Electronics devient le troisième fabricant de smartphones avec 3,8% de parts de marché, devant Lenovo (2,8% de parts de marché). FTB/ACT/