(AOF / Funds) - La brutalité de la réaction des marchés pendant l'été aux propos de Ben Bernanke, qui suggérait pour la première fois une éventuelle réduction prochaine par la Banque de Réserve Fédérale de son apport de liquidités aux marchés, confirme pour ceux qui en doutaient que sortir du "quantitative easing" sera beaucoup plus délicat qu'il fut d'y entrer, analyse Didier Saint-Georges, membre du comité de gestion de Carmignac Gestion. Les effets collatéraux négatifs du maintien des taux longs à des niveaux artificiellement bas depuis 5 ans commencent à l'emporter sur ses effets positifs pour l'économie américaine, observe le gérant. Par conséquent, la Fed n'aura selon lui pas d'autre choix que d'engager une réduction progressive de son apport de liquidités dès lors que le rythme de l'économie outre-Atlantique sera capable d'en encaisser l'impact. Le scénario principal de Carmignac Gestion reste celui d'un redémarrage économique lent, hésitant, et entravé durablement par les contraintes du désendettement, qui permettra que la remontée des taux d'intérêt, certes inexorable, soit contrôlée. D'où des perspectives très constructives selon lui pour une gestion d'actifs correctement équilibrée. On voit bien les signes d'une reprise encourageante, mais que grèvent les contraintes du désendettement. Celles-ci seront durables, en l'absence d'une augmentation sensible du revenu disponible médian dans la population américaine (ce revenu retrouve aujourd'hui à peine son niveau d'avant crise). Comme en 2011, le risque à court terme provient de la sphère politique, souligne le gestionnaire d'actifs, qui à l'occasion d'une nouvelle bataille budgétaire a finalement bloqué les dépenses gouvernementales. Reste à souhaiter que les leçons de 2011 aient été retenues et que chaque Congressman se souvienne qu'une attitude de blocage ne paie pas politiquement. AUT/MAF