VIVENDI : finalisation de la cession d'Activision prévue la semaine prochaine ; scission en vue

11/10/2013 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Vivendi prévoit la finalisation de la cession de la majeure partie de sa participation dans Activision Blizzard aux alentours du 15 octobre 2013. Cette annonce intervient après que la Cour Suprême du Delaware a annulé la décision de suspension de l'opération rendue par un juge le 18 septembre dernier. Ce dernier avait bloqué l'accord prévoyant la cession de 85% de la participation de 61,1% du conglomérat dans la société américaine à la suite du recours d'un actionnaire. L'accord de cession avait été annoncé en juillet pour un montant de 8,2 milliards de dollars (6,2 milliards d'euros). Par ailleurs, Vivendi a mandaté la Société générale et Citigroup comme banques principales pour travailler sur son projet de scission entre ses activités médias et télécoms qu'il espère concrétiser l'automne prochain, a rapporté Reuters d'une source au fait du dossier. Quatre autres banques - Lazard, Bank of America-Merrill Lynch, Goldman Sachs et BNP Paribas - vont également être sollicitées pour préparer l'opération qui doit aboutir à la création d'une entité rassemblant Universal Music Group, Canal+ et le brésilien GVT tandis que l'opérateur SFR serait mis en Bourse, a dit une deuxième source au fait de l'opération citée par Reuters.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe majoritairement présent en France (58 % de l'activité), contrôlant toute la chaîne de valeur numérique : télécoms (58 % du chiffre d'affaires), médias (42 %, avec Canal +), jeux avec Activision Blizzard et musique avec Universal ; - Numéro un mondial dans les jeux et l'édition musicale et leader français de la télévision payante ; - Fortes positions dans la téléphonie fixe et mobile avec SFR (deuxième français), et les leaders nationaux Maroc Telecom et, au Brésil, GVT ; - Revenus récurrents grâce à la prépondérance des abonnements dans les recettes (75%) et génération de cash flows récurrents ; - Arrivée bien perçue de Vincent Bolloré au capital pour insuffler un changement stratégique.

Les points faibles de la valeur

- Positionnement sur des marchés matures avec de nouveaux entrants agressifs (téléphonie mobile, télévision payante) ou à forte cyclicité (jeux vidéo) ; - Malgré un timide retournement du marché et l'acquisition de EMI, perspectives encore incertaines de l'industrie musicale (chute de la vente des supports physiques, piratage, disponibilité des titres en libre accès sur les plateformes de partage et les réseaux sociaux...) ; - Incertitudes sur Canal +, confronté à une érosion des abonnements et à la concurrence de BeInSports, ainsi qu'aux coûts des restructurations de la filiale polonaise Cyfra+ ; - Difficultés de SFR, tant en termes de chiffre d'affaires que de rentabilité ; - Manque de visibilité sur la politique future de dividendes ou de rachats d'actions, liée au rythme des cessions d'actifs et à l'arbitrage distribution/réduction de la dette.

Comment suivre la valeur

- Valeur défensive du fait de la récurrence des revenus ; - Sensibilité au risque politique, notamment pour les cessions d'actifs télécoms ou télévisuels, et les réclamations fiscales à Bercy ; - Attente des premiers résultats de la nouvelle stratégie de recentrage sur les médias :vente des sociétés télécom, SFR en France, GVT au Brésil, que se disputeraient l'émirati Etisalat et le qatari Ooredoo (ex-Qtel); scénarios de sortie à l'étude pour la vente de la participation dans les jeux video (Activision Blizzard) ; résultats des restructurations dans le musical ; - Suite du conflit judiciaire avec Lagardère, ce dernier accusant Vivendi de détourner une partie de la trésorerie de Canal + dont il détient 20 % ; - Rumeurs de remaniement à la tête du groupe, Vincent Bolloré, administrateur depuis fin 2012, pouvant prendre la tête du conseil de surveillance dans les deux prochaines années ; - Modalités de retour aux actionnaires des plus-values attendues des cessions d'actifs ; - Capital éclaté, le premier actionnaire étant le Groupe Bolloré avec 5 %, mais peu susceptible d'être soumis à OPA, en raison de la présence, à hauteur de 3,52 %, du FSI.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/