EDF : accord imminent en Grande-Bretagne

14/10/2013 - 09:31 - Option Finance

(AOF) - Si le ministre britannique de l'Energie Ed Davey le dit... D'après lui, le gouvernement britannique serait en passe de signer un accord avec EDF pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire outre-Manche. "Nous sommes extrêmement proches d'un accord et si cela se fait, je l'annoncerai au Parlement", a indiqué le responsable gouvernemental, interrogé par BBC TV. L'électricien français serait donc le grand artisan d'une nouvelle structure atomique à Hinkley Point, dans le sud-ouest du pays, qui serait constituée de deux réacteurs de type EPR. La capacité de production électrique totale de ces deux turbines de troisième génération atteindrait 3 260 mégawatts (MW). EDF est en position de force en Grande-Bretagne, exploitant déjà huit des neuf centrales nucléaires du pays. Contrairement à Berlin, qui a annoncé la sortie définitive de l'atome civil à l'horizon 2022, à Berne, qui a suivi l'exemple allemand, et à Rome, qui a reporté sine die la reprise de son programme nucléaire, Londres a décidé de relancer le sien malgré l'accident de Fukushima-Daiichi (Japon) en mars 2011. Une possible nouvelle opportunité de croissance pour le groupe dirigé par Henri Proglio.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader du marché français de l'électricité et un des leaders européens de l'énergie (fortes positions au Royaume-Uni et en Italie), avec un chiffre d'affaires réparti entre la France pour 52 % et l'international pour le reste ; - Forts besoins énergétiques dans le monde et prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires dont la durée en France passera de 40 à 60, au prix d'investissements de 55 MdEUR qui seront assurés par les actifs dédiés du groupe, la part non cotée étant regroupée au sein de EDF Invest ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Insensibilité au risque " retraite ", les engagements étant répercutés dans les tarifs ; - Forte rentabilité de la filiale italienne Edison, désormais détenue à 97,4 % et fin de l'aventure américaine, déficitaire, dans le nucléaire ; - Forte réduction de l'endettement en 2013 ; - Obtention, en août 2013, de l'autorisation de remonter les tarifs de l'électricité en France, de 5 %, avant 5 autres % en août 2014 ; - Politique généreuse de distribution des dividendes de 55 % à 65 % du résultat courant.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire, interrogations sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Recul des marges en Pologne et en Belgique ainsi que dans le trading ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005, malgré l'orientation à la hausse du titre.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents) avec des prix de l'électricité administrés en France d'où des difficultés à faire passer le coût de maintien du réseau dans les tarifs qui devraient croître de 30 % d'ici 2017, selon la CRE ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; -- Impact sur les profits de la loi Brottes sur l'élargissement de la base des bénéficiaires de tarifs sociaux ; - Sortie de la production en Egypte, qui devrait se traduire par des entrées de cash en 2013 et poursuite des cessions de participations minoritaires (après celle dans le capital du tchèque EPH, interrogations sur les positions dans le suisse Alpic et en Pologne) ; - Garanties de tarifs à obtenir au Royaume-Uni où EDF a été retenu pour la construction du réacteur nucléaire de Hinkley Point ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Réalisation des objectifs 2013 d'une croissance de l'EBITDA de 3 % au moins hors Edison ; - Société publique contrôlée à hauteur de 84,44 % par l'Etat.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Neuf géants européens de l'énergie (Enel, Eni, E.ON, Gas Natural, GasTerra, GDF Suez, Iberdrola, RWE et Vattenfall) ont proposé une série de réformes dans le cadre de la mise en place d'un plan d'urgence. En jeu : la diminution de la consommation d'énergie, du fait de la concurrence des énergies renouvelables, et la baisse des prix. Les groupes proposent, entre autre, de freiner le développement des énergies vertes lourdement subventionnées. Ils suggèrent également de relancer le marché européen du carbone et de réserver les subventions aux technologies ayant réellement besoin d'un soutien de lancement, comme l'hydrolien ou l'éolien en mer. FTB/ACT/