UBISOFT lance un avertissement sur ses résultats annuels

15/10/2013 - 18:24 - Option Finance

(AOF) - Ubisoft a révisé en baisse ses prévisions annuelles en raison "principalement" du report de la sortie des jeux Watch Dogs et The Crew sur l'exercice suivant. Sur l'exercice fiscal 2013/2014, clos fin mars, l'éditeur de jeux vidéo prévoit désormais une perte opérationnelle non-IFRS, c'est-à-dire avant rémunérations payées en action, comprise entre 40 millions d'euros et 70 millions d'euros, à comparer avec une précédente prévision d'un bénéfice opérationnel non-IFRS situé entre 110 et 125 millions d'euros. Ubisoft a aussi communiqué des premiers objectifs de résultat opérationnel non-IFRS pour les exercices 2014-15 et 2015-16, attendus respectivement à au moins 150 millions d'euros et 200 millions d'euros. "Sur la base des informations à ce jour disponibles, le chiffre d'affaires du deuxième trimestre 2013-14 devrait dépasser les 210 millions d'euros", a précisé l'éditeur de jeux vidéo. "Notre objectif à long terme est d'être le gagnant de cette nouvelle génération. Les décisions difficiles que nous prenons aujourd'hui afin de pleinement réaliser le potentiel majeur de nos nouvelles créations ont un impact sur notre performance à court terme. A plus long terme, nous sommes convaincus que ces décisions seront positives tant en termes de satisfaction de nos fans que de création de valeur pour nos actionnaires", a commenté Yves Guillemot, Président Directeur Général. La société publiera les résultats définitifs du premier semestre le 12 novembre prochain.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

-Troisième éditeur mondial indépendant de jeux vidéo avec les franchises phares Assassin's Creed, Just Dance, ainsi que Far Cry et les séries Tom Clancy (Splinter Cell, Ghost Recon, Rainbow 6...) ; - Récurrence du chiffre d'affaires sur les licences ; - Présence sur tous les segments du jeu vidéo, avec des licences fortes : les consoles avec les blockbusters AAA (Assassin's Creed, Far Cry, Splinter Cell) ; le Free To Play sur PC avec par exemple Ghost Recon Online ; les jeux sur mobiles avec par exemple Rayman, dont le dernier opus sur iOS a été élu jeu de l'année 2012 par Apple ; - Nouveau cycle de croissance pour l'industrie avec l'arrivée des premières consoles de nouvelle génération fin 2012 (WiiU fin 2012, Playstation 4 et Xbox One fin 2013); - Très bon exercice 2012-2013 durant lequel la situation financière a encore été assainie.

Les points faibles de la valeur

- Difficulté à anticiper les résultats d'Ubisoft et consensus de marché très dispersé ; - Environnement sectoriel très concurrentiel sur le haut de gamme, pressions sur les prix sur le segment " casual ", inflation des coûts de production ; -Incertitudes sur l'intégration des équipes de Montréal, après l'arrêt du développement du jeu 1666 et le départ de Patrice Désilets ; - Dépendance du chiffre d'affaires aux deux grandes et lucratives franchises Assassin's Creed et Far Cry ; - Encore du retard dans les MMO (jeux en ligne massivement multi joueurs) qui ne pèsent que 12 % des revenus et dont le système d'abonnement assure une bonne visibilité à l'activité.

Comment suivre la valeur

- Présentation des nouveaux jeux lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles, la tendance du marché américain préfigurant de quelques mois celle de l'Europe ; - Forte saisonnalité de l'activité : majeure partie des ventes entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes de fin d'année) ; - Stratégie de développement principalement axée sur le " core gaming " ; - Accueil commercial des prochains jeux : Splinter Cell Blacklist fin août, Assassin's Creed 4-Black Flag en octobre, Watch Dogs en novembre ainsi que South Park et Rayman Legends ; - Retombées commerciales de l'accord de R&D " Mango " signé fin 2012 et d'une durée de 22 mois avec l'Etat français pour promouvoir de nouvelles générations de jeux en France ; - Réalisation de l'objectif de chiffre d'affaires de 2013-2014, attendu entre 1,42 et 1,45 MdEUR par la société ; - Exercice décalé au 31 mars ; - Actionnariat relativement " contrôlé " avec une forte présence des frères fondateurs et de la famille Guillemot (11 %) et de la Caisse des dépôts (3,9 %) ;

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Jeux vidéo

Les jouets vidéo révolutionnent le secteur. Des figurines sont intégrées au jeu vidéo classique, grâce à une puce sans contact. Activision Blizzard a été le précurseur, fin 2011, en lançant" Skylander ". Cette stratégie a été un vrai succès car Activision a annoncé que les ventes de ces figurines ont dépassé celles de toutes les autres figurines d'action aux États-Unis et en Europe en 2013. A fin juillet 2013, la franchise " Skylanders " avait généré plus de 1,5 milliard de dollars de ventes au détail à travers le monde. Avec son nouveau jeu, intitulé " Infinity ", Disney compte lui aussi sur les figurines associées pour sauver sa division spécialisée. Nintendo et UbiSoft pourraient également investir le jouet vidéo. FTB/ACT/