ERAMET, pénalisé par le prix du nickel au troisième trimestre

21/10/2013 - 08:31 - Option Finance

(AOF) - Eramet a publié un chiffre d'affaires en recul de 5% au titre de son troisième trimestre d'exercice, clos fin septembre, à 754 millions d'euros. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes du spécialiste des alliages et minerais ont reculé de 6% par rapport à l'année précédente à 2,53 milliards d'euros. Le groupe invoque une réduction importante du prix du nickel sur la période, qu'il a partiellement pu compenser par une production de minerai de manganèse "bien orientée". Les livraisons d'alliages d'Eramet Manganèse ont augmenté de 5 % au terme des neuf premiers mois de 2013 sur un an et de 1 % au troisième trimestre 2013 par rapport au troisième trimestre précédent, indique le communiqué du groupe publié ce lundi avant bourse. Un record historique de la production de minerai et d'agglomérés de manganèse a même été atteint au troisième trimestre 2013. Les cours du nickel ont en revanche reculé de 13% en moyenne sur les neuf premiers mois de l'année 2013 par rapport à la même période un an plus tôt. En termes de perspectives, Eramet maintient sa prévision formulée lors de la publication des résultats du premier semestre selon laquelle son résultat opérationnel courant sera, au deuxième semestre, "nettement inférieur" à celui du premier. "Le Groupe intensifie les mesures visant à baisser ses coûts, réduire ses dépenses d'investissements, ajuster ses productions en fonction des marchés et diminuer ses besoins en fonds de roulement", conclut-il.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Fortes positions mondiales dans ses trois activités : manganèse (par le biais de sa filiale Comilog, mines au Gabon et usines en France et Norvège, 43 % du chiffre d'affaires), nickel (mines en Nouvelle Calédonie et Indonésie, 26 % des ventes) et alliages et aciers spéciaux à hautes performances (29 %) ; - Diversification depuis 2001 dans le titane et le zircon par une joint-venture avec Mineral Deposits (projet au Sénégal) et dans un projet de terres rares - lithium, niobium...- au Gabon ; - Fin du conflit judiciaire entre Romain Zaleski (12,8 % du capital d'Eramet au nom de la société Carlo Tassara) et la famille Duval (37 % au sein du holding Sorame) ; - Marge de manoeuvre financière pour d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Absence de taille critique face aux géants miniers ; - Nouvelle concurrence en Nouvelle Calédonie : ouverture de deux sites de production de nickel, l'un exploité par le Suisse Xstrata, l'autre par le Brésilien Vale ; - Sensibilité au climat social en Nouvelle Calédonie et au risque géopolitique au Gabon, entraînant une prime de risque élevée en Bourse ; - Dégradation de la rentabilité de la branche nickel en raison de la baisse des prix de vente, affectés par les excédents de production en provenance de l'Indonésie et des Philippines, et du recul de la demande chinoise ; - Cyclicité des trois activités et volatilité des résultats (principaux clients en sidérurgie) ; - Risque d'une perte nette à la fin 2013 ; - Titre près de ses plus bas depuis dix ans.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation à l'évolution des cours du nickel et du manganèse ; - Eventualité d'une entrée de l'état gabonais au capital d'Eramet ; - Evolution des projets dans le nickel : gisements de Weda Bay en Indonésie et de Prony et Creek Pernod en Nouvelle-Calédonie, centrale électrique de Doniambo ; - Valeur non opéable, Areva ayant revendu au Fonds stratégique d'investissement sa participation de 25,68 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Procurant des marges intéressantes, la production de minerai de fer séduit les grands acteurs. BHP Billiton a annoncé une treizième année de production record avec 187 millions de tonnes sorties de ses mines, un chiffre qui a bondi de 17%. Du fait de dizaines de millions de tonnes supplémentaires produites, le marché du minerai de fer pourrait devenir excédentaire dès 2013. En effet, la Chine, qui représente le premier importateur en consommant 60% de la production mondiale, affronte un ralentissement de sa croissance. En juin dernier, ses importations de minerai étaient au plus bas depuis quatre mois. Pourtant le brésilien Vale assure qu'il ne constate aucun signe d'affaiblissement de la demande chinoise. Pour preuve : Vale, Rio Tinto et BHP, qui fournissent à eux trois 70% de la production mondiale, comptent poursuivre leurs investissements dans le secteur. FTB/ACT/