Selon Franklin Templeton Investments, la perspective d'une crise généralisée sur les émergents est exagérée

21/10/2013 - 11:58 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les rumeurs sur une diminution potentielle du recours à la " planche à billets " par la Fed ont entraîné des sorties de capitaux sur les marchés émergents depuis mai, rappelle Franklin Templeton Investments dans sa Newsletter "Perspectives Economiques Mondiales" de septembre. Ce reflux des capitaux a pénalisé plusieurs devises locales et a compliqué la tâche des autorités, qui cherchent des solutions appropriées. Ainsi, le plongeon de la roupie indonésienne a creusé le déficit courant de l'Indonésie et renforcé le risque d'une inflation importée, obligeant la banque centrale du pays à relever son taux directeur de 50 points de base fin août, en dépit du ralentissement de la croissance. Toujours en août, la banque centrale turque a pour sa part relevé les taux des prêts pour la deuxième fois en deux mois afin de contrer un repli de la lire turque. La croissance du PIB indien est quant à elle retombée à 4,4 % par an lors du trimestre clos le 30 juin (taux le plus bas en quatre ans et inférieur de moitié au taux annuel sur la période 2003-2008) ; à la mi-août, les autorités ont également introduit de nouveaux contrôles pour tenter d'endiguer les prémices d'une fuite des capitaux. Toutefois, tout n'est pas noir et Franklin Templeton Investments considère que la perspective d'une crise généralisée sur les marchés émergents paraît exagérée. Selon le gérant, les conditions à l'origine de la crise asiatique de 1997-1998 ou de la crise mexicaine dite "Tequila" de 1994 ne sont pas réunies aujourd'hui. Les taux de change fixes qui, à cette époque, ont encouragé les emprunts extérieurs et entraîné une exposition excessive au risque de change des établissements financiers et des entreprises en général ont en effet été abandonnés. Outre des niveaux élevés de dette libellée en devise étrangère, les pays les plus sévèrement touchés ne disposaient pas de réserves suffisantes pour lutter contre les spéculateurs. Or, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Sur de nombreux marchés émergents, la dette extérieure en pourcentage du PIB a nettement reculé depuis les années 1990, poursuit Franklin Templeton Investments. Grâce aux taux de change flottants et aux réserves importantes, les marchés émergents sont aujourd'hui bien mieux armés pour se défendre. Le gestionnaire d'actifs juge par ailleurs peu probable que le resserrement prononcé et inattendu de la politique monétaire de la Fed au milieu des années 1990, qui a entraîné la crise mexicaine, se reproduise. La possibilité d'un ralentissement de l'économie chinoise plus prononcé que celui observé cette année est également considérée comme une menace majeure pour le bien-être des économies émergentes, mais ce tassement semble avoir été jugulé par des mesures de relance bien ciblées. L'indice PMI du secteur manufacturier chinois a atteint un plus haut en 16 ans en août. Le commerce extérieur chinois a également nettement progressé ces deux derniers mois. Les autorités ont déjà montré qu'elles ont bien pris la mesure des risques posés par le "shadow banking" et, ayant tiré les leçons de la crise financière américaine, semblent bien armées pour faire face aux conséquences d'un resserrement soudain des conditions de crédit. Franklin Templeton Investments pense enfin que les autorités chinoises sont assez solides sur le plan budgétaire pour absorber les pertes et stimuler davantage l'économie en cas de besoin. AUT/MAF