ORANGE : résultats trimestriels en ligne et objectifs 2013 confirmés

23/10/2013 - 08:46 - Option Finance

(AOF) - Orange a réalisé au troisième trimestre un Ebitda ajusté de 3,366 milliards d'euros, en repli de 7% à base comparable. Sur la base d'un chiffre d'affaires de 10,162 milliards d'euros (-4%), l'opérateur télécoms a réalisé une marge d'Ebitda de 33,1%, en retrait de 1 point. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un Ebitda ajusté de 3,348 milliards et un chiffre d'affaires de 10,218 milliards d'euros. Sur le plan commercial, Orange souligne avoir réalisé en France au troisième trimestre sa meilleure performance depuis 3 ans sur les forfaits mobiles avec +298 000 clients supplémentaires, tirée par les offres Open et Origami. Le nombre de clients du Groupe Orange (232,5 millions au 30 septembre 2013) est en progression de 2,1% sur un an, avec au troisième trimestre une augmentation de 1,1 million de clients générée par les offres de forfaits mobiles principalement dans les pays européens, tandis que la hausse du haut débit fixe (+190 000 clients) a compensé le recul de la téléphonie classique. A propos de ses perspectives, l'opérateur télécoms a confirmé l'objectif qu'il s'est fixé pour l'exercice 2013, d'atteindre un cash flow opérationnel supérieur à 7 milliards d'euros. Le ratio dette nette sur Ebitda devrait s'établir, hors l'impact du litige fiscal, autour de 2,2 à la fin de l'année 2013 pour se rapprocher de 2 à la fin de l'année 2014, et préserver ainsi en " toutes circonstances " la solidité financière du groupe. En incluant l'impact du litige fiscal, ce ratio devrait s'établir à environ 2,4x à la fin de l'année 2013. Par ailleurs, Orange poursuivra une politique d'acquisition prudente et sélective, en se concentrant sur d'éventuelles opérations de consolidation et de cession dans les marchés sur lesquels il opère.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Troisième opérateur mobile sous la marque Orange et premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à diminuer les coûts confirmée début 2013, avec une forte avance prise sur le plan annuel, de 600 millions d'euros ; - Redéploiement géographique dans les pays émergents permettant de compenser un marché ultra concurrentiel en Europe.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - L'un des opérateurs historiques européens le plus " challengé " sur son marché domestique avec l'arrivée de Free Mobile sur le subventionné en 2013 ainsi que l'agressivité de SFR, qui provoquent une forte perte des abonnés sur la marque mère ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Branche de services aux entreprises en difficulté : limitation des dépenses informatiques et de télécommunication dans un contexte économique incertain ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 MdsEUR de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; - Environnement très concurrentiel dans le mobile pour la filiale polonaise TPSA dont la rentabilité devrait baisser en 2013.

Comment suivre la valeur

- Avancée du plan d'économies des coûts lancé début 2013, fondé sur un recul de 20 % de la distribution indirecte, sur l'externalisation de la hotline et sur la différenciation des services selon l'abonnement ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements en Europe, notamment au Portugal avec le retrait partiel du capital de l'opérateur portugais Sonaecom ; - Rumeurs de placement d'une partie de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui renforcerait la trésorerie du groupe et faciliterait son programme d'acquisitions ; - Après l'accord SFR-Bouygues, éventualité d'un partage de réseau avec Free, qui serait positif pour les deux parties ; - Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Le marché européen des télécoms se consolide progressivement sous l'effet d'un recul de l'activité dans la plupart des pays du continent. Alors que les Etats-Unis ne comptent que trois opérateurs majeurs, la présence sur le marché européen d'un nombre élevé d'opérateurs pèse sur les marges des intervenants. La Commission Européenne est favorable à des mesures pour transformer le marché aujourd'hui morcelé en un marché unique concurrentiel. Pour cela elle souhaite en finir avec la multitude de règles disparates. Le prochain rachat de la filiale allemande du groupe néerlandais KPN, E-Plus, par le groupe espagnol Telefonica aura valeur de test. Si cette opération est bien validée par la Commission Européenne cela signifiera que seuls trois opérateurs mobiles peuvent exister en Allemagne, premier marché des télécommunications européen. FTB/ACT/