PERNOD RICARD : chiffre d'affaires en repli de 9% au premier trimestre

24/10/2013 - 08:26 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a réalisé au premier trimestre 2013/14 un chiffre d'affaires de 2,013 milliards d'euros, en baisse de 9% en données publiées et de 1% hors effets de change. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur une croissance de 1,7%. Le propriétaire du cognac Martell et whisky Chivas Regal a été pénalisé par le repli de 2% des ventes sur les marchés émergents et notamment en Chine. Pernod Ricard a également été affecté par une base de comparaison élevé. Les ventes en Chine avaient bondi de 18% au premier trimestre 2012/13. Les marchés matures (-1%) ont bénéficié d'une bonne performance de l'Europe de l'Ouest mais la base de comparaison est défavorable aux Etats-Unis. Le Top 14 affiche un recul de 5% avec un effet volumes légèrement négatif (-1%). Le mix est négatif (-6%) avec notamment une baisse de Martell et Ballantine's en Asie, mais l'effet prix reste quant à lui favorable (+2%). La croissance des Vins Premium Prioritaires (+1%) est tirée par Brancott Estate et Campo Viejo. Les 18 Marques Clés Locales (+8%) réalisent une très bonne performance, en particulier pour les marques ciblant les classes moyennes émergentes. A l'occasion de cette annonce, Pierre Pringuet, Directeur Général du Groupe Pernod Ricard, indique : " Notre premier trimestre est impacté par des effets techniques défavorables et le ralentissement des marchés émergents. Nous restons cependant confiants dans la diversité de notre portefeuille de marques et la force de notre réseau de distribution. Nous anticipons une croissance interne du résultat opérationnel courant comprise entre +4% et +5% pour l'ensemble de l'année. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader mondial avec Diageo des vins et spiritueux après les acquisitions de Seagram en 2001, d'Allied Domecq en 2005 et d'Absolut en 2008, à l'activité équilibrée entre l'Europe (32 % des ventes), les 2 Amérique (26 %) et l'Asie-reste du monde (42 %) ; - Montée en puissance des émergents où la rentabilité opérationnelle est supérieure à celle des pays matures ; - Stratégie de montée en gamme appelée " premiumisation " : leader dans la catégorie des " super " et " ultra-premium " avec 14 marques stratégiques dont Ricard, Chivas Regal, Martel, Mumm ou Absolut ; - Segment peu dépendant de la consommation des ménages, plébiscité en Asie, notamment le cognac Martell, et montant en puissance dans les pays matures ; - Fort " pricing power " (capacité à imposer ses prix à ses clients) donnant une visibilité à la hausse des bénéfices ; - Réseau de distribution du groupe en développement continu ; - Structure financière relevée à " positive " par Moody's.

Les points faibles de la valeur

- Risque d'image lié à l'alcool, dont la consommation augmente chez les jeunes ; - Sensibilité à l'économie chinoise, deuxième marché du groupe, derrière les Etats-Unis ; - Erosion des ventes en France, troisième marché du groupe, avec moins de 8 % des ventes, affecté par la hausse des taxes ; - Caractère spéculatif limité en raison de l'actionnariat familial, la société Paul Ricard détenant 13,1 % du capital ; - Valeur chère et rendement très faible.

Comment suivre la valeur

- Forte saisonnalité : deux tiers de l'activité réalisés au premier semestre (juillet-décembre), un quart en décembre ; - Sensibilité boursière aux prévisions et commentaires de son concurrent Diageo ; - Remontée des investissements et de la stratégie d'implantation en Afrique, futur relais de croissance des économies émergentes ; - Poursuite de la progression des ventes de whiskies indiens ; - Eventuelle acquisition du producteur de tequila Jose Cuervo, évalué autour de 2 MdsEUR ; - Clôture des comptes au 30 juin avec assemblée générale en novembre ; - Nouvelle gouvernance après le décès, durant l'été 2012, du PDG Patrick Ricard, avec une forte présence de la famille au conseil d'administration, le petit-fils du fondateur, Alexandre Ricard, actuellement directeur général délégué, devant prendre la présidence en janvier 2015.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le secteur est soumis à de nombreux défis. Suite au scandale lié à l'introduction de viande de cheval dans des produits cuisinés étiquetés comme contenant du boeuf, les ventes de plats préparés s'effondrent sur les derniers mois. Cette affaire a impliqué aussi bien Findus que Picard ou Nestlé. A ce facteur négatif s'ajoutent des tensions entre industriels de l'agroalimentaire et distributeurs. Ces derniers réclament aux fabricants des baisses de prix ce qui pénalise les marges des industriels, qui sont confrontés aux prix élevés des matières premières (blé, lait, porc...). Selon l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) 5000 emplois du secteur sont menacés en 2013. FTB/ACT/