LAFARGE confirme ses prévisions 2013 et annonce de nouveaux objectifs de réduction des coûts

06/11/2013 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a réalisé au troisième trimestre un résultat net pratiquement stable à 304 millions d'euros et un Ebitda de 1 milliard d'euros, en recul de 6%. Il progresse cependant de 4% à taux de change et périmètre constants. Les taux de change ont exercé un impact négatif sur l'Ebitda à hauteur de 67 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du premier cimentier mondial s'est, lui, élevé à 4,236 milliards d'euros, en repli de 4%. Sa croissance organique a toutefois atteint 4%. Lafarge a notamment bénéficié d'une hausse des volumes en organique de 3% pour le ciment et de 5% pour les granulats. L'endettement net, qui s'élève à 10,9 milliards d'euros au 30 septembre, a de son côté été réduit de 900 millions d'euros sur le trimestre. Le groupe a maintenu ses perspectives 2013. Lafarge prévoit de fait une croissance globale de la demande de ciment comprise entre 0 et 3% sur ses marchés, ce qui induit une amélioration des tendances au deuxième semestre par rapport au premier semestre, alors que la reprise se confirme aux Etats-Unis, que la croissance sur la plupart des marchés émergents se poursuit et que l'Europe se stabilise à un niveau faible. Le cimentier a aussi réaffirmé son ambition de réduire son endettement net à moins de 10 milliards d'euros en 2013 et à moins de 9 milliards d'euros en 2014. Lafarge a enfin confirmé son objectif de réaliser son plan 2012-2015 dès fin 2014, avec au moins 600 millions d'euros d'Ebitda additionnel en 2014 grâce à la réduction de coûts et à l'innovation. Au-delà, Lafarge a annoncé de nouveaux objectifs, prévoyant de générer au moins 1,1 milliard d'euros d'Ebitda additionnel en 2015-2016 grâce à ses actions en matière de réductions de coûts (pour 600 millions d'euros) et en matière d'innovation (pour 500 millions d'euros), soit un objectif de 550 millions d'euros par an au minimum.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton ; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : 54 % du CA dans les pays émergents (n°1 au Moyen-Orient), derrière l'Amérique du nord (17 %) ; - Depuis 2012, réorganisation du groupe par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Poursuite du désendettement après la cession de la majeure partie des activités plâtre en 2011 et de plusieurs actifs, en 2012 comme en 2013, au Royaume-Uni, en Ukraine et, dans les granulats, aux Etats-Unis.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe de l'Ouest (encore 22 % des ventes) et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient ; - Recul des ventes en début d'année, notamment aux Etats-Unis, en Russie et en Afrique-Moyen-Orient en raison de météo peu clémente ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment) ; - Limitation des investissements de capacité risquant d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement, Moody's ayant ramené de stable à négative la perspective de la note de crédit long terme.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Sensibilité à la parité euro/dollar ; - Réalisation du plan innovation, de hausse de l'EBITDA, d'économies de coûts de 400 MUSD fin 2013 et de désendettement à moins de 10 milliards d'euros d'ici fin 2013 ; - Capacité à accroître les prix de vente, l'une des priorités du groupe ; - Evolution de la situation en Egypte (3 % des ventes) où la capacité de production étaitencore intacte en août 2013 ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21 % du capital et, avec 14 %, le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Le marché des matériaux de construction paraît s'être redressé en juin, selon les données de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). Sur un mois, les livraisons de granulats ont progressé de près de 1%. Quant au béton prêt à l'emploi (BPE), en juin sa production a augmenté de 1,5% par rapport à mai. L'Unicem estime qu'après une activité malmenée en hiver et au printemps par une succession d'intempéries, les livraisons se sont rattrapées : au final, la contraction d'activité a été relativement contenue pour le béton et les granulats. De plus, l'Indicateur matériaux fait état d'un redressement assez sensible entre le premier et le deuxième trimestres. Le repli de l'activité du marché des matériaux tournerait ainsi autour de 2,5% sur un an entre les deux mois d'avril et mai, contre une chute de plus de 6% au premier trimestre 2013. Toutefois, le secteur n'est pas homogène et certains matériaux, comme les tuiles, briques, ciment et les produits béton, subissent toujours des baisses d'activité aux environs de 5%. FTB/ACT/