Natixis AM : la BCE va devoir réagir à la désinflation rapide

06/11/2013 - 17:20 - Option Finance

(AOF / Funds) - Dans son point hebdomadaire de stratégie obligataire, Natixis Asset Management souligne que la BCE va devoir réagir à la désinflation rapide. L'inflation sur 12 mois est en effet ressortie nettement inférieure aux attentes, perdant 0,4 point sur un mois à 0,7% en octobre, soit le plus faible niveau observé depuis novembre 2009. A 0,8%, l'indice des prix sous-jacent - hors effet des prix alimentaires et énergétiques - présente un profil similaire des plus inquiétants. De fait, 12 des 17 pays de l'union ont une inflation sous-jacente inférieure à 1,5%. " Ajustée des hausses de taxes et de prix administrés, l'inflation serait encore bien inférieure ", fait remarquer le gestionnaire d'actifs. Ce dernier explique que cette situation de faiblesse de l'inflation maintient les taux réels à des niveaux extrêmement pénalisants dans les économies périphériques. La mesure la plus consensuelle au sein du Conseil des gouverneurs est, selon lui, probablement un renforcement de la " forward guidance " et une nouvelle baisse du taux de refinancement à 0,25%, voire à 0%. Le taux de dépôt pourrait également être abaissé en territoire négatif afin d'alléger la contrainte de l'euro fort. Or affirme Natixis AM, la situation actuelle commande une réponse beaucoup plus forte de la part des autorités monétaires. Cependant, la Bundesbank, par la voix de son président Jens Weidmann, s'oppose à un programme de quantitative easing (assouplissement quantitatif) sans conditions arguant du risque moral et de l'interdiction du financement monétaire des déficits inscrite dans les Traités. Par conséquent, la BCE ne peut mener une politique réellement active ciblant les pays en difficulté. " L'offre de monnaie est déterminée par la demande de liquidités des banques, qui tend à se réduire en raison de la faiblesse de la demande finale de crédit", explique le gérant. La politique monétaire actuelle est donc inopérante et la contraction du bilan de l'institution contribue au développement des pressions déflationnistes. AUT/MAF