NATIXIS : résultat net en recul de 5% au troisième trimestre

06/11/2013 - 18:07 - Option Finance

(AOF) - Natixis a réalisé au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 260 millions d'euros, en recul de 5%, hors réévaluation de sa dette senior et en pro forma de l'opération de cession des Certificats Coopératifs d'Investissement. Sur cette même base, le résultat brut d'exploitation de la banque est, lui, ressorti à 529 millions d'euros, en progression de 15%. Le coût du risque a pour sa part augmenté de 3% à 100 millions d'euros. Le produit net bancaire s'est élevé à 1,77 milliard d'euros, en hausse de 7%, et celui de ses métiers coeurs a de son côté progressé de 10%. Au sujet des actifs " toxiques " logés dans la structure de cantonnement, baptisée "GAPC" (Gestion Active des Portefeuilles Cantonnés), la banque en a cédé pour 1,1 milliard au troisième trimestre. La banque précise que le Programme d'efficacité opérationnelle a permis une réduction cumulée de charges de 198 millions d'euros au 30 septembre 2013, dont 39 millions d'euros au troisième trimestre, avec pour objectif une réduction cumulée supérieure à 300 millions d'euros à fin 2014. Le programme est en avance sur l'objectif 2013 avec la réalisation de 101 millions d'euros de réduction cumulée de charges pour un objectif de 105 millions d'euros pour l'année complète. "La dynamique des métiers coeurs illustrée par le développement de toutes nos expertises, notamment à l'international, la bonne maîtrise de nos charges et le renforcement continu de notre structure financière constituent une base très solide pour engager le nouveau plan stratégique 2014-2017 de Natixis", a commenté Laurent Mignon, Directeur général de Natixis. Sur le plan de la solidité financière, le ratio common equity Tier 1 a enfin atteint 9,9% au 30 septembre 2013 selon Bâle III, en hausse de 40 points de base par rapport au 30 juin 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Banque de financement, de gestion et de services financiers du groupe Banques Populaires-Caisses d'épargne, deuxième acteur bancaire français ; - Recentrage vigoureux de la BFI sur des activités clientèles " classiques " qui a donné des résultats concrets dès le 1er semestre 2013 ; - Réforme culturelle profonde accomplie : une des valeurs bancaires les plus attractives dans la catégorie " Tier 2 " selon les analystes ; - Un des profils de risque les plus faibles avec une exposition particulièrement limitée aux risques souverains et la quasi-absence d'implantation dans les pays de la périphérie de la zone Euro ; - Refinancement assuré essentiellement par sa maison-mère BPCE (l'une des rares banques à avoir décliné la seconde tranche du LTRO de la banque centrale européenne et la première en France à être revenue sur le marché des financements non sécurisés) ; - Rationalisation des structures en 2013, avec un rachat par les Caisses Régionales Banques Populaires et Caisses d'Epargne de leurs titres que détenait leur filiale Natixis ; outre une simplification des structures, sans impact sur les résultats courants, cette opération entraînera, en août prochain, le versement d'un dividende exceptionnel ; - Remontée du ROE à 6 % au premier trimestre 2013 ; - Rendement élevé, sécurisé par l'engagement sur un taux de distribution de 50 % des bénéfices.

Les points faibles de la valeur

- Défiance persistante des investisseurs particuliers suite à la débâcle boursière depuis l'introduction en 2007 ; - Lente mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles Bâle 3, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 9,7 % au 31 juin 2013 mais avant déduction des impôts différés ; - Valeur très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier en raison de la crise de la dette souveraine et des craintes sur le secteur bancaire en général.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales - Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Poursuite de la sortie des actifs illiquides avec une extinction définitive prévue pour mi-2014 ; - Après la simplification des structures et la suppression des CCI (certificats d'investissement), attente de la présentation, le 14 novembre 2013, du plan stratégique visant à consommer moins de liquidités ; - Valeur défensive au sein du secteur en raison de son exposition très limitée aux pays périphériques de la zone euro ; - Valeur peu chère mais non opéable, BPCE (Banques populaires-Caisses d'épargne) détenant 72,3 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques françaises sont entrées dans l'ère de l'après-crise financière. Après avoir assaini leurs bilans et renforcé leurs structures financières, tous les établissements mettent au point désormais leurs stratégies pour les trois prochaines années. La prudence est de mise en tenant compte de la faible croissance en Europe et du nouveau contexte réglementaire. La priorité est toujours la réduction des coûts. Par exemple, dans le cadre de son plan à moyen terme 2014-2016, BNP Paribas a deux nouveaux objectifs : accélérer son développement dans la gestion d'actifs et renforcer ses positions en Allemagne. Pour les groupes mutualistes Crédit Agricole et BPCE, davantage tournés vers la France l'accent sera mis sur la banque de proximité, l'évolution des modes de distribution étant au coeur de leur stratégie. FTB/ACT/