LEGRAND relève légèrement son objectif de marge opérationnelle

07/11/2013 - 10:30 - Option Finance

(AOF) - Legrand a dévoilé avant l'ouverture un résultat net 9 mois de 402 millions d'euros, en progression de 3%. Le résultat opérationnel ajusté s'est de son côté établi à 670 millions d'euros, contre 675,3 millions au terme des 9 premiers mois de l'exercice écoulé, alors que le chiffre d'affaires est ressorti quasiment stable à 3,318 milliards d'euros, à comparer avec 3,334 milliards un an auparavant (+2,1% hors effet de change). Le groupe a notamment tiré parti de progressions de respectivement 5 et 6,5% dans les zones Etats-Unis/Canada et Reste du Monde. Celles-ci sont venues contrebalancer la moindre activité dans les autres pays matures. Qualifiant sa performance de "solide", le groupe l'a attribuée à "la qualité des fondamentaux (de son) modèle économique". Basé sur de fortes positions de marché, celui-ci illustre sa volonté de se développer au travers d'initiatives commerciales dans les marchés en croissance, sa capacité à s'adapter dans les pays confrontés à des conditions économiques défavorables et la poursuite des initiatives d'amélioration de la productivité. En l'absence de carnet de commandes et malgré un environnement macroéconomique "qui reste globalement incertain", Legrand table désormais sur une évolution organique de ses ventes dans une fourchette comprise entre -1 et +1% en 2013, contre de -2 à +2% dans sa précédente estimation. L'entreprise dirigée par Gilles Schnepp a également relevé son objectif de marge opérationnelle. L'estimation initiale de 19-20% est ainsi devenue une fourchette comprise entre 19,5 et 20%.

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Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial de l'équipement électrique basse tension pour le bâtiment, avec 6 % des parts d'un marché très fragmenté ; - Portefeuille complet, organisé en quatre divisions, le contrôle et la commande (44 % des ventes), le management du câble (22 %), la distribution d'énergie (23 %) et le VDI/Datacom ; - Chiffre d'affaires bien réparti entre la France (21 %), l'Italie (12 %), , l'Amérique du Nord (19 %) et le reste du monde (36 %) ; - Activité portée par des tendances structurelles : vieillissement de la population (solutions permettant aux personnes âgées de rester chez elles en toute autonomie), réduction de la consommation d'électricité, pénétration croissante du multimédia dans les foyers ; - Stratégie de croissance dans les marchés des particuliers et de la construction commerciale, et dans la rénovation, aux dépens de l'industrie, ce qui limite la dépendance aux cycles économiques ; - Développement sur le marché en pleine croissance de la domotique : équipements plus sophistiqués, plus esthétiques, et donc à plus forte valeur ajoutée et à plus forte rentabilité ; - Capacité à maintenir ses marges - proches de 20 %- malgré le recul des ventes grâce à une politique d'innovation qui donne au groupe un fort pouvoir de prix ; - Redressement de la situation financière salué par les agences de notation ; - Equipe dirigeante appréciée de la communauté financière.

Les points faibles de la valeur

- Forte exposition au ralentissement économique en Europe, notamment sur ses deux premiers marchés européens, la France et l'Italie ; - 60 % des ventes réalisées dans le non-résidentiel, segment profitant plus tardivement de la reprise économique que le résidentiel ; - Faiblesse persistante des activités en Europe, dont le repli est heureusement compensé par les hausses des ventes en Amérique du nord, en Chine, en Inde et au Moyen-Orient ; - Taux d'imposition réel supérieur à celui de ses concurrents, tels Schneider ou Assa Abloy's ; - Absence de barrières technologiques ; - Cherté de la valeur, avec un cours à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Risque de difficultés à maintenir une rentabilité élevée avec une faible croissance organique des ventes ; - Croissance externe maintenue, ciblant les sociétés leaders sur leur marché dans les économies émergentes, avec une enveloppe maintenue entre 300 et 500 millions d'euros par an ; - Evolution des parts de marché dans le golfe persique et en Arabie saoudite où le groupe, numéro un de l'appareillage, poursuit ses acquisitions ; - Réalisation des objectifs 2013 d'une évolution des ventes comprise entre - 2 % et + 2 % et d'une marge opérationnelle de 19-20 % ; - Flottant accru (90,7 %) suite à la sortie définitive de KKR et partielle de Wendel (5,5 % du capital). Rumeurs récurrentes sur d'autres évolutions du capital renforcées par l'offre de Schneider sur Invensys.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Les principaux acteurs du secteur ont enregistré des baisses d'activité au premier semestre. Rexel a affiché une baisse de ses ventes de 3,5%, à données comparables. Malgré de bons résultats aux Etats-Unis, en Chine, et au Brésil, le groupe a dû affronter des conditions de marché particulièrement difficiles en Europe (-5,3%) et dans la zone Asie-Pacifique (-8,9%). Le fabricant d'engins de chantier Caterpillar a pâti d'une chute de 43% de son bénéfice net à 960 millions de dollars au deuxième trimestre pour un chiffre d'affaires en recul de 16% à 14,6 milliards. Pour la seconde fois en trois mois, l'américain a abaissé ses prévisions de croissance en raison d'un ralentissement des ventes dans le secteur minier. Il vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 56 et 58 milliards de dollars, au lieu des 57 à 61 milliards précédemment escomptés. Dans ce contexte, Schneider Electric a acquis le britannique Invensys, spécialiste des automatismes et des logiciels industriels. Cette opération, réalisée dans une optique de croissance, devrait sensiblement renforcer la capacité de Schneider à coller à la demande de ses clients industriels. C'est fondamental dans un environnement où les grands acteurs sont en recherche permanente d'efficacité dans leurs processus de production et leur consommation d'énergie. FTB/ACT/