(AOF / Funds) - Alors que la BCE baissait de manière inattendue ses taux hier, ce matin la France se réveille " downgradée " une nouvelle fois en moins de deux ans par S&P. Pour Wouter Sturkenboom, stratégiste chez Russell, cette dégradation symbolise la détérioration des perspectives de moyen long terme pour la France en particulier, et pour la zone Euro en général. Le temps que Draghi a acheté grâce au programme OMT a été largement gaspillé par des pays comme la France et l'Italie, estime la société de gestion. Selon Russell, "en conséquence, la situation à venir dans ces pays devrait se caractériser par une croissance anémique, un taux de chômage élevé et une montée progressive des tensions fiscales et sociales". Pour le gérant, la baisse des taux permettra peut-être de créer un sentiment d'urgence parmi les décideurs politiques, les poussant à faire plus et à mener à bien les réformes nécessaires. "Nous devons attendre de voir, mais nos attentes sont modérées. En même temps, les raisons de la dégradation soulignées par S&P sont connues et sont liées à des préoccupations de moyen long terme". A court terme, il y a peu d'incidence sur la croissance de la zone Euro ou la performance des marchés financiers. Cela explique également la réaction en sourdine suite à l'annonce de ce matin. L'écart entre les taux allemands et français n'a augmenté que de 1,3 point de base, a souligné Wouter Sturkenboom. AUT/MAF