AIR FRANCE-KLM ne participera pas à l'augmentation de capital d'Alitalia (presse)

12/11/2013 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM refusera jeudi de participer à l'augmentation de capital d'Alitalia, dont elle détient 25% des parts, a révélé lundi Le Figaro. En conséquence, la compagnie aérienne franco-néerlandaise devrait voir sa participation au capital d'Alitalia fondre aux alentours de 10%. Selon l'un des administrateurs d'Air France-KLM présent au conseil d'administration d'Alitalia et cité par le quotidien, "absolument rien n'a changé dans la position du groupe". Seul le conseil d'administration d'Alitalia prévu ce mercredi pourrait changer la donne. Selon la presse italienne, l'administrateur délégué d'Alitalia, Gabriele del Torchio, présentera à cette occasion un nouveau plan industriel qui prévoie 4 000 suppressions d'emplois et un plan d'économie de 400 millions d'euros. Le 15 octobre, les actionnaires actuels de la compagnie italienne proche de la faillite réunis en assemblée générale avaient 30 jours pour se prononcer. Le Figaro rappelle que ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, avait fait de cette date un ultimatum: il a déclaré le 1er novembre que si le groupe franco-néerlandais ne contribuait pas à cette augmentation de capital de 300 millions d'euros, il irait alors chercher un autre partenaire international. Le nom d'Aeroflot, la compagnie russe pressentie en 2007 pour fusionner avec Alitalia, a même été prononcé. Pour autant, Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France-KLM, semble rester insensible à ce cas de figure. Pour venir au secours d'Alitalia, dont la dette nette atteint 810 millions d'euros, "des conditions financières, industrielles et sociales strictes", doivent être réunies, ne cesse de répéter le dirigeant qui ne souhaite pas investir à fonds perdus dans le groupe italien.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (80 % de l'activité), numéro un mondial pour le fret (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Présence dans 173 pays, grâce à l'alliance Skyteam, avec une forte exposition aux pays émergents ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la flotte passera de 8 à 22 avions en 2014 ; - Diminution de l'endettement.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et fret, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales en France par rapport aux concurrents ; - Déficit structurel du fret (11 % de l'activité) ; - Résultat encore déficitaire, malgré une sortie du rouge du résultat d'exploitation au cours du deuxième trimestre 2013 ; - Risque social encore élevé compte tenu des réductions d'effectifs à venir (une journée complète de grève est estimée à 45 MEUR).

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Momentum sur le titre également alimenté par la mise en place du plan Transform 2015 dont l'impact social est élevé (plus de 5100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants) ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Suivi du plan " Reform 2015 ", misant sur 2 MdEUR d'économies sur 3 ans par réduction des effectifs, avec un rendez-vous en octobre pour présenter la reconquête commerciale et la montée en gamme des équipements des avions (investissement de plus de 500 FTB/ACT/