UBISOFT : lourdes pertes au premier semestre et objectifs annuels confirmés

12/11/2013 - 18:28 - Option Finance

(AOF) - Ubisoft a essuyé au premier semestre, clos fin septembre, une perte nette de 62,34 millions d'euros, à comparer avec une perte de 32,26 millions d'euros un an plus tôt. L'éditeur de jeux vidéo a aussi annoncé une perte opérationnelle non IFRS (c'est-à-dire avant rémunérations payées en actions) de 98 millions d'euros, contre 58,2 millions d'euros au premier semestre de l'exercice 2012-2013. Dans le même temps, le chiffre d'affaires a atteint 293 millions d'euros, en hausse de 5% (+8,2% à taux de change constants). Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre s'est, lui, élevé à 217 millions d'euros, en hausse de 46,6% (+53,4% à taux de change constants). "La PS4 et la Xbox One seront lancées dans quelques jours et insuffleront un nouveau dynamisme au marché. Nous sommes confiants dans notre capacité à relever les défis à court terme posés par la phase de transition grâce à la très grande qualité de nos jeux qui, combinée à l'arrivée prochaine des nouvelles machines et à l'accélération traditionnelle des ventes lors de la période de Noël, permettra d'enclencher une dynamique positive sur cette fin d'année", a commenté Yves Guillemot, Président Directeur Général de Ubisoft. L'éditeur de jeux vidéo a confirmé ses objectifs annuels. Ubisoft prévoit donc toujours une perte opérationnelle non-IFRS comprise entre 40 et 70 millions d'euros et un chiffre d'affaires entre 995 millions et 1,045 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2013-14 est de son côté attendu entre 500 millions et 540 millions d'euros, soit une baisse comprise entre 33% et 38% par rapport au troisième trimestre 2012-2013 qui avait notamment vu la sortie de Far Cry 3.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

-Troisième éditeur mondial indépendant de jeux vidéo avec les franchises phares Assassin's Creed, Just Dance, ainsi que Far Cry et les séries Tom Clancy (Splinter Cell, Ghost Recon, Rainbow 6...) ; - Récurrence du chiffre d'affaires sur les licences ; - Présence sur tous les segments du jeu vidéo, avec des licences fortes : les consoles avec les blockbusters AAA (Assassin's Creed, Far Cry, Splinter Cell) ; le Free To Play sur PC avec par exemple Ghost Recon Online ; les jeux sur mobiles avec par exemple Rayman, dont le dernier opus sur iOS a été élu jeu de l'année 2012 par Apple ; - Nouveau cycle de croissance pour l'industrie avec l'arrivée des premières consoles de nouvelle génération fin 2012 (WiiU fin 2012, Playstation 4 et Xbox One fin 2013); - Très bon exercice 2012-2013 durant lequel la situation financière a encore été assainie.

Les points faibles de la valeur

- Difficulté à anticiper les résultats d'Ubisoft et consensus de marché très dispersé ; - Environnement sectoriel très concurrentiel sur le haut de gamme, pressions sur les prix sur le segment " casual ", inflation des coûts de production ; -Incertitudes sur l'intégration des équipes de Montréal, après l'arrêt du développement du jeu 1666 et le départ de Patrice Désilets ; - Dépendance du chiffre d'affaires aux deux grandes et lucratives franchises Assassin's Creed et Far Cry ; - Encore du retard dans les MMO (jeux en ligne massivement multi joueurs) qui ne pèsent que 12 % des revenus et dont le système d'abonnement assure une bonne visibilité à l'activité.

Comment suivre la valeur

- Présentation des nouveaux jeux lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles, la tendance du marché américain préfigurant de quelques mois celle de l'Europe ; - Forte saisonnalité de l'activité : majeure partie des ventes entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes de fin d'année) ; - Stratégie de développement principalement axée sur le " core gaming " ; - Accueil commercial des prochains jeux : Splinter Cell Blacklist fin août, Assassin's Creed 4-Black Flag en octobre, Watch Dogs en novembre ainsi que South Park et Rayman Legends ; - Retombées commerciales de l'accord de R&D " Mango " signé fin 2012 et d'une durée de 22 mois avec l'Etat français pour promouvoir de nouvelles générations de jeux en France ; - Réalisation de l'objectif de chiffre d'affaires de 2013-2014, attendu entre 1,42 et 1,45 MdEUR par la société ; - Exercice décalé au 31 mars ; - Actionnariat relativement " contrôlé " avec une forte présence des frères fondateurs et de la famille Guillemot (11 %) et de la Caisse des dépôts (3,9 %) ;

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Jeux vidéo

Les jouets vidéo révolutionnent le secteur. Des figurines sont intégrées au jeu vidéo classique, grâce à une puce sans contact. Activision Blizzard a été le précurseur, fin 2011, en lançant" Skylander ". Cette stratégie a été un vrai succès car Activision a annoncé que les ventes de ces figurines ont dépassé celles de toutes les autres figurines d'action aux États-Unis et en Europe en 2013. A fin juillet 2013, la franchise " Skylanders " avait généré plus de 1,5 milliard de dollars de ventes au détail à travers le monde. Avec son nouveau jeu, intitulé " Infinity ", Disney compte lui aussi sur les figurines associées pour sauver sa division spécialisée. Nintendo et UbiSoft pourraient également investir le jouet vidéo. FTB/ACT/