EUTELSAT : accord avec la Rai dans la TV en haute définition

13/11/2013 - 15:08 - Option Finance

(AOF) - La Rai et Eutelsat Communications ont scellé un accord qui permettra au groupe de télévision publique italienne de diffuser son nouveau portefeuille de chaînes en haute définition (HD) à travers l'Italie. La Rai diffusera en HD ses trois chaînes phares - Rai 1, Rai 2 et Rai 3 - sur TivuSat, qui est une plateforme transmise par les satellites HOT BIRD d'Eutelsat. Depuis près de 30 ans, les deux sociétés ont travaillé de concert autour des grandes évolutions technologiques : l'analogique puis le numérique et aujourd'hui la haute définition. Pour la Rai, ce nouvel accord souligne son engagement à vouloir constamment améliorer la qualité technique de sa programmation et à renforcer le rôle du service public dans le paysage numérique italien.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Co-leader européen de l'industrie des satellites avec une part de marché de 30 % en Europe (y compris Europe centrale), présent à 69 % dans les applications video ; - Activité fondée sur des contrats à long terme offrant une bonne visibilité du carnet de commandes, à des niveaux records (4,2 ans de chiffre d'affaires) ; - Fidélité des groupes de télévision à un opérateur de satellites en raison du coût de réorientation des antennes paraboliques des clients vers une nouvelle position orbitale ; - Implantation dans les zones dynamiques : Europe Centrale, Balkans, Russie, Afrique du Nord et Moyen-Orient ; - Perspectives encourageantes dans la télévision 3D et le très haut débit (technologies nécessitant davantage de capacités satellitaires) entraînant une extension des lancements dans les prochaines années; - Levée des doutes sur les perspectives du satellite KA-SAT ; - Politique généreuse de redistribution de plus de 65 %.

Les points faibles de la valeur

- Forte exigence historique des investisseurs sur les perspectives de croissance depuis l'alerte sur résultats de mai 2012 ; - Nouvelle alerte sur chiffre d'affaires en mai 2013 ; - Absence du créneau de la capacité incrémentale en video jusqu'en 2015 ; - Difficultés financières de certains clients (Afrique, Moyen-Orient) et dépendance aux budgets de la défense américaine (11 % du chiffre d'affaires) dont la baisse est à l'origine du recul du chiffre d'affaires du groupe en début d'année 2013 ; - Arrêt à partir du 4 octobre 2013, sous ordre de la justice allemande, de l'utilisation de certaines fréquences avec lesquelles le groupe réalise plus de 2 % de son chiffre d'affaires ; - Offensive de la concurrence en Afrique, de la part des autres opérateurs satellitaires et des spécialistes de la fibre.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance remis en cause par les avertissements de mai 2012 et mai 2013; - Risques à terme avec le lancement prochain d'une TV connectée par Apple, Yahoo et Google et avec la diffusion de l'iTV qui menace le modèle économique des chaînes payantes, principales clientes des opérateurs satellitaires ; - Rumeurs d'une offre de rachat sur Optus Sat, filiale australienne de Singapore Telecommunications ; - Redéploiement des satellites vers les applications video jusqu'en 2016; - Evolution judiciaire en Allemagne du dossier sur les fréquences dans lequel Eutelsat a fait appel de la décision de la cour de Bonn ; - Atteinte de l'objectif 2013-2014 d'un chiffre d'affaires en hausse de plus de 2,5 %, d'une marge d'EBITDA autour de 77 %, et cela jusqu'à l'exercice 2015-2016. - Michel de Rosen, ex-directeur général du groupe, nouveau président depuis septembre 2013 ; - Exercice décalé clos le 30 juin ; - Valeur non opéable (25,6 % des titres au Fonds stratégique d'investissement), dont la valorisation est freinée par l'éventuel désengagement total d'Abertis (encore 5 ,6 % du capital) derrière China Investment Capital (19,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/