AIR FRANCE-KLM ne souscrira pas à l'augmentation de capital d'Alitalia

14/11/2013 - 12:16 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM a confirmé dans un communiqué que le groupe ne souscrira pas à l'augmentation de capital d'Alitalia. En effet, même si le volet industriel du nouveau plan présenté hier par la compagnie aérienne italienne va selon lui dans la bonne direction, les indispensables mesures de restructuration financières ne sont toujours pas réunies, a estimé le transporteur franco-néerlandais. Air France-KLM a toutefois l'intention, à l'issue de l'augmentation de capital, de convertir ses obligations convertibles afin de permettre au groupe italien d'améliorer ses fonds propres. Les actionnaires d'Alitalia ont approuvé mi-octobre le principe d'une augmentation de capital d'un montant maximal de 300 millions d'euros pour permettre à Alitalia de poursuivre son activité. A l'issue de l'augmentation de capital, Air France-KLM ne détiendra plus que 7% environ d'Alitalia, contre 25% actuellement. Cette décision d'Air France-KLM intervient alors que la compagnie italienne avait décidé de reporter de 7 à 10 jours la date limite (initialement prévue au 15 novembre) pour souscrire à l'augmentation de capital, le temps de voir si le sommet franco-italien du 20 novembre, organisé à Rome, pouvait encore contribuer à aplanir le terrain. De sources convergentes, l'administrateur-délégué d'Alitalia Gabriele Del Torchio a présenté hier un nouveau plan de réduction d'effectifs de 2 000 postes environ (sur un total de 14 000 salariés), outre une baisse de 20 % des salaires annuels de plus de 40 000 euros et la mise au sol de 22 avions (sur un total de 137). Selon le quotidien "Il Messaggero", le plan d'économies initial (de 250 à 400 millions d'euros selon les versions) prévoyait initialement jusqu'à 4 000 suppressions de postes. La direction d'Alitalia se serait néanmoins heurtée au veto du ministre des Transports Maurizio Lupi, qui a réaffirmé hier la priorité à la "défense de l'emploi".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (80 % de l'activité), numéro un mondial pour le fret (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Présence dans 173 pays, grâce à l'alliance Skyteam, avec une forte exposition aux pays émergents ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la flotte passera de 8 à 22 avions en 2014 ; - Diminution de l'endettement.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et fret, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales en France par rapport aux concurrents ; - Déficit structurel du fret (11 % de l'activité) ; - Résultat encore déficitaire, malgré une sortie du rouge du résultat d'exploitation au cours du deuxième trimestre 2013 ; - Risque social encore élevé compte tenu des réductions d'effectifs à venir (une journée complète de grève est estimée à 45 MEUR).

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Momentum sur le titre également alimenté par la mise en place du plan Transform 2015 dont l'impact social est élevé (plus de 5100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants) ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Suivi du plan " Reform 2015 ", misant sur 2 MdEUR d'économies sur 3 ans par réduction des effectifs, avec un rendez-vous en octobre pour présenter la reconquête commerciale et la montée en gamme des équipements des avions (investissement de plus de 500 FTB/ACT/