EADS : commande géante d'Airbus A380

18/11/2013 - 08:27 - Option Finance

(AOF) - EADS devrait finir l'année en beauté. La compagnie dubaïote Emirates, qui l'utilise depuis cinq ans, a ainsi commandé 50 A380 à l'occasion du Salon Aéronautique de Dubaï. "L'A380 demeure à ce jour l'appareil en exploitation le plus efficient du marché en termes de consommation de carburant et d'émissions par passager. Cette dernière commande nous permettra de faire face à l'expansion et aux besoins de renouvellement de la flotte", a commenté Sheikh Ahmed Bin Saeed Al-Maktoum, Chairman et Chief Executive Emirates Airline & Group. Cette commande représente 23 milliards d'euros au prix catalogue. Emirates a déjà réceptionné 39 exemplaires de l'A380, le plus gros avion civil du monde. Le Salon précité a également consacré la bonne cote dont jouit un autre long-courrier, l'A350. La compagnie nationale émiratie Etihad Airways a en effet commandé cinquante unités de la version XWBs, dont quarante A350-900s et dix A350-1 000s. Elle va en outre acquérir dix A320 NEO (New Engine Option), moyen-courrier leader sur le segment des monocouloirs, 26 A321 NEO et un A330-200F. Cette commande globale participe de la modernisation de la flotte souhaitée par la compagnie émiratie

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Réorganisation, à partir de 2014, en 3 divisions : aéronautique civile avec Airbus, défense et espace par l'intégration dans une entité unique des activités dispersées entre Airbus Militaire, Astrium (leader européen des programmes spatiaux) et Cassidian (électronique de défense) et, enfin Airbus Helicopters qui remplacera Eurocopter ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus, qui donnera son nom au groupe en 2014, lors du lancement de la réorganisation sectorielle ; - Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé, encore renforcé lors du salon du Bourget, avec plus de 800 appareils commandés; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A 350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin, en Chine en septembre et à Dubaï en novembre ; - Poursuite du plan " Vision 2020 ", initié en 2009 et visant à un équilibre entre l'aviation commerciale et les autres activités, à un doublement à 25 % de la part des services dans le chiffre d'affaires, à un renforcement à l'international avec 40 % des approvisionnements hors Europe ; - Obtention de 1 000 commandes d'Airbus à la fin 2013 ; - Rumeurs de cession des participations minoritaires : 37,5 % dans MBDA, 30 % Arianespace et 46,3 % dans Dassault Aviation ; - Restructuration du capital, réparti depuis juin 2013 entre l'Etat français (11,96 % via la Sogepa), l'état allemand (10,69 % via GZbv) et l'état espagnol (4,12 % via SEPI), réunis par un pacte d'actionnaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

La Commission Européenne a mis en place un plan de soutien de 4 milliards d'euros pour le secteur aéronautique d'ici 2020, pour lui permettre de développer le futur avion " vert ". L'objectif est de poursuivre les efforts dans le cadre du plan " Clean Sky ", pour réduire de moitié les émissions de CO2 du transport aérien d'ici à 2020. Lancé en 2008, avec un budget initial de 1,6 milliard sur sept ans, ce plan aurait déjà permis d'atteindre un tiers de l'objectif. La mise au point des prochaines générations d'avions et d'hélicoptères à l'horizon 2030 est également en ligne de mire. Les petites et moyennes entreprises de l'aéronautique ainsi que les instituts de recherche universitaire bénéficieront pour près d'un tiers des subventions européennes. FTB/ACT/