TF1 et Discovery discutent d'une cession anticipée de 31% d'Eurosport

20/11/2013 - 10:12 - Option Finance

(AOF) - TF1 et Discovery ont indiqué ce mercredi dans un communiqué que des discussions avaient débuté entre les deux sociétés pour évaluer si le groupe américain exercera son option d'achat par anticipation sur la chaîne sportive Eurosport. Discovery Communication, qui a acquis 20% du capital d'Eurosport fin 2012 auprès de TF1 pour 170 millions d'euros, dispose d'une option d'achat pour monter à 51% du capital à partir de décembre 2014 et valable un an. Mais TF1 semble disposé à permettre à Discovery d'appliquer plus tôt que prévu cette clause. " Le groupe TF1 précise qu'il maintiendra sa participation à 80% dans Eurosport France au moins jusqu'au 31 décembre 2014 ", indique cependant la société dans le communiqué. En effet, le groupe de télévision a signé des contrats de diffusion de Eurosport sur les bouquets CanalSat, du groupe Canal+. Ces contrats arrivant à échéance à cette date, la partie française d'Eurosport restera dans le giron de TF1 jusqu'alors. Le reste d'Eurosport pourra donc changer de main, à hauteur de 51% maximum, avant la date initialement fixée du 21 décembre 2014 si les deux partenaires s'entendent. Si cette option est exercée, TF1 a par ailleurs la possibilité d'exercer à son tour une option pour lui vendre les 49 % restants, sans prix fixé à l'avance, a confirmé le groupe ce matin à l'AOF. Eurosport est diffusée dans 217 pays auprès de 1,8 milliard de téléspectateurs.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Première chaîne française avec près de 30 % de parts de marché dans la télévision en clair ; - Des marques fortes :TF1, Eurosport, TMC dans la télévision, Metro dans la presse écrite ; - Première régie publicitaire en France, avec une expertise pluri-média remarquable ; - Avance dans la TNT, avec TMC (même si le succès récent de D8 commence à menacer la position de leader de TMC dans la TNT) ; - Poids croissant, à 30 % du chiffre d'affaires, des diversifications dans le mix-produit -télé-achat, e-commerce, contenus vidéo en rattrapage et à la demande, exploitation de licences, spectacles musicaux... ; - Stratégie pertinente dans la TV connectée (plateforme MyTF1 désormais disponible sur smartphone avec CONNECT) ; - Capacité à maîtriser le coût des programmes.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marché publicitaire français, caractérisé par des pressions sur les prix et les volumes et pertes de marché publicitaire au début 2013 au profit de M6 ; - Relance de la fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et l'arrivée de Canal+ dans la TV gratuite ; - Envolée des coûts de retransmission des matchs de football et arrivée de la concurrente beIN Sport ; - Faible présence à l'international, malgré Eurosport International.

Comment suivre la valeur

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Univers audiovisuel en profonde mutation : poids croissant d'Internet, fragmentation des audiences avec la TNT, développement de la VOD (vidéo à la demande) et de la TV connectée ; - Négociations exclusives avec Discovery, qui entrerait dans Eurosport sur la base d'une valorisation, de 850 MEUR, plus élevée qu'estimée par les analystes financiers ; - Après l'avertissement sur chiffre d'affaires lancé en mai 2013, accélération du plan d'optimisation des coûts lancé en 2012 : après 15 MEUR réalisés l'an dernier, encore 70 MEUR au moins à trouver d'ici 2014 ; - Incertitudes sur l'impact de la baisse du chiffre d'affaires publicitaires sur la rentabilité semestrielle du groupe, qui sera donnée le 5 juillet prochain ; - Capital verrouillé par Bouygues, actionnaire à hauteur de 43,7 %, et par l'impossibilité législative d'une OPA.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Signe des difficultés de la presse papier par rapport au support numérique : l'acquisition du Washington Post par le patron et fondateur d'Amazon pour 250 millions de dollars. C'est un fleuron de la presse américaine qui passe dans le giron d'un des grands gagnants de l'Internet. En 2012 le Washington Post a enregistré de mauvaises performances avec un chiffre d'affaires en recul de 7% et des pertes de 54 millions de dollars. Si les revenus de son site web progressent, ils ne permettent pas de compenser les pertes de l'édition papier. L'intérêt de cette opération pour Amazon pourrait être de fournir des contenus exclusifs dans le cadre du programme "premium", Amazon Prime, ou pour le Kindle. Autre opération qui souligne l'essor du numérique : la cession de sa presse papier par Axel Springer. Le premier groupe de presse allemand parachève ainsi sa réorientation stratégique vers le numérique. FTB/ACT/