PEUGEOT va réduire ses capacités de production (presse)

21/11/2013 - 09:54 - Option Finance

(AOF) - PSA Peugeot Citroën prépare la mise en sommeil de lignes d'assemblage en France afin de redevenir rentable, révèle Le Figaro. En effet indique le quotidien, la direction se prépare à annoncer la fermeture - ou, tout au moins la " mise sous cocon " selon la terminologie qui sera employée - d'une des deux lignes de production des usines de Mulhouse et, peut-être, de Poissy. Objectif : améliorer leur taux d'utilisation afin de restaurer la rentabilité de l'activité européenne. L'an dernier, la branche automobile de PSA a dégagé une perte d'exploitation de plus de 1,5 milliard d'euros, essentiellement en Europe. En conséquence, Philippe Varin avait indiqué sa volonté de " passer à un taux d'utilisation des usines en Europe de 100 % ", en lançant avant l'été les négociations qui ont abouti à la signature d'un nouveau contrat social avec la plupart des organisations syndicales. En Europe, les usines de PSA ont un taux d'utilisation de 73 %. La fermeture programmée du site d'Aulnay, fin 2014, permettra de le faire monter à 80 %. Sur les trois prochaines années, la reprise, modeste, des ventes de voitures sur le marché européen permettra de gagner 5 à 6 points supplémentaires. Le reste proviendra de cette mise en sommeil de lignes de production, décrypte le quotidien. Selon ce dernier, pour qu'une deuxième ligne de production soit justifiée, une usine d'assemblage doit fabriquer au moins 250 000 véhicules par an. Or, l'an dernier, Mulhouse en a produit moins de 225 000 et Poissy 264 000. Ces décisions ne demanderont pas l'ouverture d'une négociation sociale, précise Le Figaro. Elles sont rendues possible par les mesures de départ anticipé à la retraite et les clauses de mobilité du nouveau contrat social.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot et Citroën, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine, au Brésil et en Russie ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Accélération des ventes en Chine au 1er semestre 2013 où près d'1 million de voitures seront assemblées en 2015 après le démarrage d'une 3ème usine puis 4ème usine sur place ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés au marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France, malgré le rebond des ventes en juillet ; - Dépréciation des actifs automobiles de 4,7 milliards d'euros début 2013 qui reflète la succession d'erreurs stratégiques des dernières années : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme, forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Risques d'exécution du plan de redressement (plus de 11 000 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014) en raison d'une structure de coûts encore élevée, et du caractère " politique " du dossier, l'Etat ayant apporté sa garantie à la banque PSA Finance, jusqu'en 2015, avec l'accord de la Commission européenne ; - Situation financière très tendue, avec une dérive de la consommation de cash, que le groupe veut réduire de moitié à 1,5 MdEUR d'ici la fin 2013 ; - Alliance avec GM jugée trop limitée mais pouvant aussi inciter les autres partenaires de PSA (BMW et Mitsubishi) à déliter leurs liens.

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et de la consommation des ménages européens ; - Interrogations sur le succès du crossover urbain 208 et de la 301, d'une part, du plan de restructuration d'autre part ; - Elargissement à la Russie ou l'Amérique latine de l'alliance avec GM, pour l'heure limitée à l'Europe et dont les synergies attendues, de 2 milliards d'euros à terme, ne seront effectives qu'à partir de 2014 ; - Manque de lisibilité sur la stratégie du groupe malgré la réduction de moitié des pertes au premier semestre 2013 ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot (30,3 % du capital et 45,1 % des droits de vote), réputée pour sa " prudence légendaire ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'agence de notation Moody's est optimiste pour le marché automobile mondial. Elle prévoit une croissance de 4,8% des ventes automobiles mondiales en 2014 grâce à une demande chinoise plus forte que prévue. Elle a également réévalué dernièrement ses prévisions de croissance pour 2013 à 3,2%. L'agence continue d'anticiper une baisse des ventes de 5% des véhicules particuliers en Europe cette année. Elles devraient ensuite bénéficier d'un rebond de 3% en 2014. Moody's estime qu'en Europe occidentale, la faible demande et la surcapacité vont continuer de peser sur les marges des constructeurs français, Renault et PSA, et de l'italien Fiat. Les constructeurs américains devraient être mieux lotis. Ils devraient conserver leurs marges dans les douze à dix-huit prochains mois. Néanmoins une concurrence accrue et le ralentissement de la croissance américaine pourraient peser sur leur rentabilité. FTB/ACT/