La normalisation des économies des pays développés ne peut être que très progressive, estime Edmond de Rothschild AM

22/11/2013 - 15:48 - Option Finance

(AOF / Funds) - Quelle qu'elle soit, une sortie de crise est une période difficile pour l'analyse des marchés et le processus actuel l'est tout particulièrement, estime Philippe Uzan, Directeur des gestions Long Only d'Edmond de Rothschild Asset Management. Lui appliquer la grille historique des reprises précédentes serait selon lui méconnaître la gravité du choc de 2007-2008, sans équivalent récent. Les économies des pays développés sont encore profondément marquées par la succession des événements et la normalisation ne peut être que très progressive. La première difficulté provient de la fluidité de la situation, des fragilités financières (banques, entreprises, ménages) qui demeurent et de l'ambiguïté persistante des indicateurs économiques. La deuxième est de déterminer la nature des politiques monétaires et le calendrier de leur retour inévitable vers l'orthodoxie. La troisième a trait aux spécificités de cette crise, notamment en Europe, issue d'un cycle de crédit sans précédent dans ses proportions. Afin de lutter contre le risque d'une déflation par la dette généralisée, les banques centrales se sont livrées à une manipulation du prix des actifs à travers leurs outils classiques, les taux d'intérêt à court terme. Elles y ont ajouté des moyens non-conventionnels d'action sur la liquidité. Les techniques ont varié, mais le résultat est voisin : les bilans des banques centrales se sont massivement accrus et la liquidité est abondante, observe le gérant. Le secteur bancaire a été préservé mais il a été forcé à se restructurer. Reste à savoir quelle sera la prochaine étape. AUT/MAF